■joj. belle P la in e , remp l ie de V i l l a g e s & de Jardins,;
Avni. c e p en d a n t nous ne f îme s c e jo u r - là q u e .c in q
l ieu ë s , p a r c e q u ’on s’ a r rê ta à Kominfia „ n o n
plus que le len d em a in que nous cou ch âme s
à Majaer, J ’en pa r t is Le f ix iém e , a v e c M r . de
J ’Etoile, a v a n t le j o u r , ôc y la i i fa y mes autres
c om p a g n o n s , pour me rendre-à I fp ah an en
d eu x jo u r s . .Nous r en c o n t r âme s en ch em in
Mr,. DaVoed, In te rp rè te de la C om p a g n ie A n -
g l o i f e , q u i a l lo i t à z j i e -m e s a c c om p a g n é de
deu x A rm é n i e n s . N o u s a v a n ç âme s en fu i te
j u fq u ’ au C a r a v a n f e r a y AeJAkrfa elrafa,o ù nous
f îme s p a î t r e nos c h e v a u x , ôc y trouv âme s un
P r ê t r e A rm é n i e n , qui a v o i t a c c om p a g n é ju f -
que s - là ceu-x que nous a v ion s rencontrez^’
N o u s a r r iv âme s , fur les qua t re heures , aux
T om b e a u x des C h r é t ie n s , o ù les amis de M r .
de l'Etoile l ’.a t ten d o ien t . ( a) J ’y .tro.uv.ay auiïï
n ô t re
( a ) Quoy que plufieurs
Voyageurs ayent parlé -de
fa Ville de Schiras, entre
antres Tavernier, Chardin,
Pietro délia Vallé , ôc jean
Struys , qui font entre les'
mains de tout le monde ; je
ne faurois m’empêcher d’ajourer
icy quelques remarques
qui ont .été négligées
par ces Auteurs. Les Tables
de NaJJireddm ôc d’Vïug-bec,
placent cette Ville au 88.
degré de longitude, en quoy
ils femblent s’éloigner de
nos Géographes, qui la mettent
au 47. mais cette différence
ne vient que de la position
du premier Méridien,
que ces deux Auteur s reculent
plus que nous.* La Ville
de Schiras n’eft pas ancienne
, puis qu’elle ne rapporte
fori origine qu’à Ma-
homed
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 431
nô t re In t e rp r è t e , q u i fu t r a v y de me r e v o i r ,
ôc après y a v o i r refté une d emy -h eu r e , nous
nous rendîme s à. I fpahan , c h e z n ô t re D i r e c
teur ,
homedBen Cafjem, Beno'cail,.
Coufin Germain de Hegia-
ge ; enforte que le tems de
fa Fondation ne tombe que
fous la Dynaftie des. Om-
miades. Selon tous les G éographes
Orientaux , elle
abonde en eaux vives ,.qui
arrofent fes Jardins , fans
garler de la R iv ie re , nom*
mée Bendemir, qui fert beaucoup;
à l ’agrément ôc à la
fertilité, du pais. Quelques
Auteurs confondent cette
Ville avec ifie^ar , qui eft
1; Ancienne Perfépolisjmais
M. Herbelot prétend, avec
plus de vray-femblance,
que Schiras e ft l’Àncienne
Scyrojiolis , païs natal du
Grand Cyrus, ôc qu’elle a
été rebâtie des ruines de
Perfépolis, qui n’en eft pas
éloignée. Le nom de Schiras
fignifiè proprement du
lait épaifli ScprefTé-, duquel
on a tiré le Sérum ou petit
lait ; ôc c’eft de - là peut-
ê tre , dit l ’Auteur, que je
viens de c ite r , que le nom
de cette Ville a été pris, à
caufe que fon terroir, couvert
de tous cotez d’excellents
pâturages , abonde
beaucoup en lait Ôc en fro-
: mage- Cependant-les Per-
fans Modernes donnent
une autre lignification à ce'
n om , prétbndants que cette
Ville dévore comme un
lion , qui dans la Langue.
Perfanne , s’appelle Schir
tout-ce qu’on y. apporte,,
tant eft grande ia multitude
du peuple qui l ’habite.
L ’air de cette Ville , Ôc
fes eaux, qui la rendent re-
commandable, font que fes
habitants font blancs &
bienfaits ; ils ont outre cela
beaucoup d’eipritJ& font
naturellement éloquents.
M. Herbelot, dans l ’article
de Schira%j, nomme plufieurs
Auteurs qui en é*
toient originaires.
Les Sultans Bouides, qui
commandoient ’ en Perfe du
tems des Kalifes Mbbafftdes ■
de Bagdet, ont fait de cette
Ville , ôc de celle d’Ifpahan,
en divers tems, la Capitale.
de;