’1704. des char iot s , r epre fentoient cel les qui a v o i en t
<■ May. paru fur le corps de. Hui fe in lors qu’ il fut tué $
8c que ces to u r t e r e l le s , te inte s de f om f a n g ,
s ’ étoient envolé e s à Méd ine , où demeuroi t
la foqur de ce S a in t , qui appri t f amo r t en les
v o y a n t , comme ell e l ’a vo i t prédi t auparavant^
Que le char iot 8c les deux c e r cu e i l s , a c c omp
a g n e z de deux pet i ts gar çons , tenant c h a cun
un l iv re à la main, reprefentoient les deux
fils de HulTein , Ali-Askerèc Ali-Ekher , qu’on
pr é t end qui furent tuez à coups de f lèches.
Q u e le jeune homme , percé de f lè ch e s , m-ar-
quoi t auiïi Ali-Ekber. Que le c e rcuei l c ouv e r t
de n o i r , é toi t celui de Hui fein ; 8c que le cha r
iot , a v e c les fix t ê t e s , auprès defquel les i l y
a v o i t deux per fonnes habi l lées , r epr e f enta i t
fes enfants. Que la main d’a c i e r , f ixée fur la
p o int e des j a v e lo t s , é toi t le f ignal de g u e r re
, que les Part i fans des Perfes Mahome tans ,
p o r toient autrefois fur leurs étendards 8c que
les c in q doigt s de ce t te main reprefentoient
Mahomet y A li y Fatma, fille de Mahomet 8c f emme
d 'A l i , Hafjan 8c Huffein. De for te , que tout
ce q u ’o n vo i t dans cet te Proeef lion , ne fert
que pour reprefenter Hui îein 8c fes 72.. ami s .,
tuez a v e c lui , 8c que les Pferfans ont toûjor s
regardé comme des Ma r ty r s . A u refte , il eit
tout -à- fai t furprenant , que les per fonnes ,
dont les t ê t e s , les bras 8ç les jambes paroi f -
foienc
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ’ 1 8r
foient fur les c h a r i o t s , pûiTent fe conteni r ,
fans fair e aucun mo u v eme n t , p endant toute
la journée que dura cet te Proeef l ion. L ap lu -
part de ces têtes a voient même de longue s
barbes, 8c le col en éto i t tel lement f e r r é ,qu’el les
en paroi i foient féparées,outre que les y e u x
n'en formoient preique aucun mouv ement .
Ma i s j ’appris qu’on leur fai foi t avaler en c e t te
oc caf ion , un cer tain br euva g e , qui leur
ê to i t la c on no i f fan c e , 8c les privo-it de mo u v
emen t pendant ce tems-là . A u re f te , on ne
pouvoi t s’y t rompe r , pui fque je di f t ingua y
d ’abord la feule tête de cire , qui fe t rouv a
p a rmy les autres. Au l f i , faut- i l a v o ü e r , q u e
les Perfes font fo rt habi les en ces fortes de re-
pre fentat ions - là.
Le lendemain , nous nous rendîmes , à la
pointe du jo u r , au même endroi t , pour v o i r
la fuite de cet te folemni té ; mais le R o y ne
s’y rendi t que deux heures après.
I C e fut une efpece de parade des qua r t ie r s ,
qui por tèrent en Proeef l ion plufieurs o rn e ments
préparez pour cela. O n v i t paroî t re d’abord
, comme le jour p r é c é d e n t , les A r ch e r s
à cheval , du Deroga, fuivis de quelque jeunes
gens a rme z de bâtons , qui c r ioient EfuJ'~
fein, Ffuffein , en fautant 8c en chantant . Après:
ceux - c y des joueurs d’ inftruments,8c quelques
tamb o u r s , fuivis de la Bourg eoi f ie des différents
17047
6. May.
Parades des
quartiers
de la Ville.