¿98 V o y a g e s
!9- M a y . la v é le C o r p s , on lui bouche , a v e c du coton J
I 7° 4 * toutes les o u v e r tu r e s , ou les condui ts . T o u te
la di f férence qu’on obfe rv e , ènt re les cadavres
des homme s 8c des femmes , eft que-
des homme s la v en t les homme s , 8c que les
femme s la v en t les femmes , 8c les fuiv en t à
la foffe ; car on les condui t du L a v o i r au T om beau
, où l ’on. fa i t des prières 8c quelques c é rémonies
. Enfui te on env e lope le Corps dans
un drap mor tuaire , 8c on le met -en terre fur
le côté g a u c h e , la tête à l ’O r i e n t , 8c les pieds
à l ’O c c i d e n t , la face du côté où eft le T o m beau
de leur Prophète Mahome t . Puis on fai t
une demy arcade de terre ou d’argi le au-def-
fus du C o r p s , 8c on a che v é de r empl ir la fo f f
e , au-deffus de laquel le on pofe une pierre ,
où on é le v e une T o m b e , 8c fouv ent un dôme;
fur cel les des perfonnes de condi t ion. Le R o y
les honor e même quelquefois d’une T om b e
R o y a l e , q u ’on ef t ime S a c r é e , 8c pour laque l le
on a une v én é r a t ion toute par t icul ière. Il
y a aufli de ces T omb e a u x e n forme de T e rn i
pies , couver t s de beaux dômes bleux g la c e z , '
qui font un effet admirable à la vûë .
Motmoye Quant à la Mo n n o y e P e r fa n e , la plus g rande
Perfe. e fpece de cel le d ’a r g e n t , eft le Hafaer denarie
, ou une piece de dix Mamoedjes , qui v a lent
à peu près hui t lois de nôt re Mo n n o y e .
O n y a aufli des Dae^ajie , ou pièces de c in q
M a -
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .’ 199
Mamoedjes ; des Paens^djie, de deux 8c demy ; des
pièces de deux Mamoedjes, nommé e s Abbaasje',
ôc d ’autres d’un Mamoedje, dont il s ’en t rouv e
de deux fortes, frappées par les Roi s pr édé c e f -
feurs de ce lui q u i r é g n e à p r e f e n t .O n les nom- ’
me ¿Mamoedjesbaviefe. Le païs eft remply de c e t te
Mo n n o y e , parc e que les Ma r chands ne
t rouv ent pas leur compte à l a t ranfpor ter a i l leurs.
O n s’en fert dans le né g o c e par tout le
R o y a um e , tant pour les mar chandi fe s de dehors
, que pour cel les de d e d a n s , fans qu’on
y en emp lo y é d’ autre. Il y a encore des Zaejies
ou demy Mamoedjes.Le R o y ne fai rguéres frapper
les deux premières e fpe c e s , dont je v i ens
de parler , 87 même on ne s ’en fert guéres que '
pour faire l ’aumône. Elles ont aufli fi peu de
c o u r s , qu’on n ’en t rouv e que pa rmy les cur
ieu x , parce qu’ elles di ffé rent un p e u , en v a leur
8c en p o id s , des Abbasjies, des ¿Mamoedjes y
£c des Zaejies, qu’on fabr ique aujourd’huy . La
r a i fon de cela e f t , que ces trois dernieres e f peces
furent rédui tes à un jufte aloy en 1684.
& 168 j .mai s le s Officiers de l aMo n n o y e n ’ont,
pas lai ffé d’en diminue r la valeur» p a r l e de-
f i r infat iable qu’ ils ont de s’en r i ch i r , à q u o y
la né g l ig en c e du Gouv e rnement n ’a pas p eu
cont r ibué. On n ’y auroi t même appor té auc
u n remede , fi le peuple , qui en murmuroi t»
n e s’en fût pla int aux Mini f tres. , Pour le fai
t! ris faire