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 !9- M a y .   la v é   le  C o r p s ,  on lui  bouche   ,  a v e c  du coton J  
 I 7° 4 *  toutes  les  o u v e r tu r e s ,   ou les  condui ts .   T o u te  
 la  di f férence  qu’on  obfe rv e   ,  ènt re  les  cadavres 
   des  homme s   8c  des  femmes   ,  eft  que-  
 des  homme s   la v en t   les  homme s   ,  8c  que  les  
 femme s   la v en t   les  femmes   ,  8c  les  fuiv en t   à  
 la  foffe  ; car on les condui t  du  L a v o i r  au T om beau  
 , où l ’on. fa i t   des  prières  8c  quelques c é rémonies 
 .   Enfui te  on env e lope   le Corps  dans  
 un  drap  mor tuaire  ,  8c  on  le met -en  terre fur  
 le  côté  g a u c h e ,  la  tête  à l ’O r i e n t ,  8c  les pieds  
 à l ’O c c i d e n t ,  la  face  du  côté   où  eft  le T o m beau  
 de  leur  Prophète Mahome t .   Puis on  fai t   
 une  demy   arcade  de  terre  ou d’argi le  au-def-   
 fus  du  C o r p s ,   8c  on  a che v é  de r empl ir   la fo f f 
 e ,   au-deffus  de  laquel le  on  pofe  une pierre  ,   
 où  on é le v e  une T o m b e ,  8c  fouv ent   un dôme;  
 fur  cel les des  perfonnes de condi t ion.  Le R o y   
 les  honor e   même   quelquefois   d’une  T om b e   
 R o y a l e ,   q u ’on ef t ime  S a c r é e ,  8c  pour laque l le  
 on  a  une  v én é r a t ion   toute  par t icul ière.   Il   
 y   a  aufli  de  ces T omb e a u x e n   forme  de  T e rn i   
 pies  ,  couver t s   de beaux dômes  bleux  g la c e z , '   
 qui   font   un  effet  admirable  à  la  vûë . 
 Motmoye  Quant  à la Mo n n o y e  P e r fa n e ,  la plus g rande  
 Perfe.  e fpece  de  cel le  d ’a r g e n t ,   eft  le  Hafaer  denarie  
 ,  ou  une  piece  de  dix Mamoedjes  ,  qui  v a lent 
   à  peu  près  hui t   lois  de  nôt re  Mo n n o y e .   
 O n   y   a  aufli  des  Dae^ajie  ,  ou  pièces  de  c in q 
 M a - 
 d e   C o r n e i l l e   l e   B r u y n .’  199  
 Mamoedjes ; des Paens^djie,  de deux 8c demy ;   des  
 pièces  de  deux Mamoedjes,   nommé e s  Abbaasje',  
 ôc  d ’autres  d’un  Mamoedje,  dont   il  s ’en  t rouv e   
 de deux fortes, frappées par  les Roi s  pr édé c e f -   
 feurs  de ce lui  q u i r é g n e à p r e f e n t .O n   les nom- ’  
 me  ¿Mamoedjesbaviefe. Le païs eft  remply de c e t te  
 Mo n n o y e   ,  parc e   que  les  Ma r chands   ne  
 t rouv ent   pas  leur  compte  à  l a  t ranfpor ter  a i l leurs. 
   O n   s’en  fert  dans  le  né g o c e   par   tout   le  
 R o y a um e ,   tant  pour les mar chandi fe s  de  dehors  
 ,  que  pour  cel les  de  d e d a n s ,  fans qu’on  
 y   en  emp lo y é   d’ autre.  Il  y  a encore des Zaejies  
 ou demy  Mamoedjes.Le  R o y  ne fai rguéres   frapper  
 les  deux premières  e fpe c e s ,  dont  je v i ens   
 de parler  ,  87 même  on  ne  s ’en fert  guéres  que '  
 pour  faire  l ’aumône.   Elles  ont   aufli  fi  peu  de  
 c o u r s ,  qu’on  n ’en  t rouv e   que  pa rmy   les  cur 
 ieu x ,   parce qu’ elles  di ffé rent   un  p e u ,  en v a leur 
   8c  en p o id s ,   des Abbasjies,   des ¿Mamoedjes y  
 £c des Zaejies,  qu’on fabr ique aujourd’huy .   La   
 r a i fon   de  cela  e f t ,   que  ces  trois  dernieres e f peces  
 furent   rédui tes à  un  jufte  aloy en  1684.  
 &  168 j .mai s le s  Officiers de  l aMo n n o y e  n ’ont,  
 pas  lai ffé  d’en  diminue r   la  valeur»  p a r l e  de-   
 f i r   infat iable  qu’ ils  ont   de  s’en r i ch i r ,   à q u o y   
 la   né g l ig en c e   du  Gouv e rnement   n ’a  pas p eu  
 cont r ibué.   On   n ’y   auroi t   même   appor té  auc 
 u n   remede  ,  fi  le  peuple ,  qui  en murmuroi t»  
 n e   s’en  fût  pla int   aux Mini f tres. ,   Pour  le  fai 
 t!   ris faire