l i V O Y A G E S
1703. paife r par la Por te d ’Or , pour approcher du
ij.ücptemb. T omb e a u de Sefi ; mais j ’a y éprouv é le contraire.
Il eft v r a y que je ne fis qu’y e n t r e r ,
fans a v anc e r plus a v ant , n ’ign o r an t pas la
v én é r a t io n qu’on a pour ce l ieu- là. A u r e f t e ,
i l faut de l ’a rg ent par tout ; & quo y q u ’on ai t
fuf f i famment pai fé à l ’ent rée , i l faut .cont i nue
l lement a voi r la main à la bourfe , à la
por te de chaque appar tement . A la v é r i t é ces
■Gardes répondent honnê te ment aux quef t ions
q u ’on leur f a i t , 8c ne pref lent per fonne de fe
hât e r ; au cont raire , il me fembla que l 'e x a c t
i tu de a v e c laquel le j ’obfe rvois t o u t , leur
fai foi t plaifir.
A l ’ent ré e de c e fuperbe a p p a r t eme n t , on
t rouv e à g auche plufieurs pet i tes chambre s
fermées , dans lefquel le s on m ’ aifura qu’ i l y
a v o i t d’ autres Tomb e a u x de Ro i s 8c de R e i -
Tombeaux nés 3 ent r ’ aut r e s , c eux du R o y lfmaël, fils d ’ J i -
RoisU^eUrS ^er ’ R ° y Toemar, fils d’lfmaël ; du R o y lfmaël
II. fils de Tamar\ du R o y Mahomet Chodahendé,
fils d’lfmaël -, à ’ lfmaël Mirpi-, d'Hemft MiJJdy 8c
des freres du R o y Jha s, fils de Chodahendé. M a i s
ces T om b e a u x - l à n’ont p o in t d’ornement s ,
c omme c eux dont je v iens de parler . (<2)
Au
: { a ) Le magnifique bâti- Sedredin, qui le fit bâtir fur
ment , où font ces Tom- le plan qu’un Architeéfe de
beaux , fut fondé par Cha- Médine lui dit ayoir reçu
d e C o r n e i l l e l e B r u y n 7. 13
A u fort ir de la bel le Sal le de ce bâ t iment , 1703.
on tourne à d ro i t e , dans un l ieu qui condui t »i-Se[umb.
à la cui f in e , dont la porte e i t r e v ê tue d’arg
ent 3 c ependant ce t te cu i f in e , qui eft; affez
g r a n d e , ne répond nul lement à la ma gni f i c
enc e de la porte. O n t rouv e deux grands
Puits au mi l ieu ; 8c dans la mu r a i l l e , qui eft
aifez é l e v é e , plufieurs trous rempl is de mar mi
te s ,
du Ciel. Il y a fur la porte
une Infcription en caractères
Arabes, dont voicy le
fens. Tous ceux qui font purs
peuvent entrer dans ce Saint
lieu ; & s’ils ont un vray regret
d’avoir offenfé Dieu , leurs
pechez^ leur feront remis. On
v ien t, de toute la Perfe en
Pelerinage à ce Sepulchre,
où il y a de grands revenus,
qui augmentent tous les
jours par les Offrandes
qu’on y fait. On donne à
chaque bienfaiteur une poignée
d’Anis bénits avec un
B ille t, qui certifie qu’ils y
ont été. Et ce Billet eft d’un
fi grand poids, qu’on y a
égard s’il leur arrive de mau-
vaifes affaires., Le nombre
des Princes, qui y font enterrez
, n’eft pas exait dans
Corneille le Bruyn. En voicy
la Lifte-x. cha Sefi. z. Sedredin
fon fils. 3. ’ Tççemd >
fils de Sedredin. 4. Sultan ¿Aider.
f. Cha-¿Aider fécond. 6.
cha-lfmaël. 7. Tamas. 8. I f
maël fécond. 9. Mahomet
Chodahendé , frere d,'lfmaël.
10. lfmaël Myrft. 11. Hemfe
Myrfa. IZ. Cha-^bas , tous
trois fils de Chodabende'.
Ceux qui voudront comparer
plufieurs Relations fur
ce fujet, pourront lire Olea-
rius, Jean Struys, Chardin,
8c Tavernier , qui ont tous
parlé fort au long de ce fuperbe
Monument. Je ne
dois pas oublier de dire que
le lieu de ce Tombeau eft
un azile pour toutes fortes
de Criminels, qui font en
fûreté dès qu’ils ont pû s’y
réfugier