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*o. Février.
Prefents
tjui fe font
au Roy.
V o y a g e s
m i e u x , honneur auquel elles font fo rt fenf i -
bi.es. Il y eut de grandes ré joüi f fance s , 2c des
F e u x -d ’arti f i ce au Palai s , (a}
Le dixième de ce mo i s , eft un jo u r auquel
on fai t des prefents au R o y . Ces prefents con-
f l ftent en de certains ouvrages de cire , qui reprefentent
[a ) Ces fortes de F ê te s ,
que donne le Sophi, fe fon t
avec beaucoup d’ordre & de
Splendeur ; la Cour de Perle
eft une des plus polies &
des plus magnifiques , 8c
où il y a un très-grand nombre
de Courtifants, qui vivent
d’une maniéré fort noble
, 8c qui joignent, à une
grande dépende , beaucoup
d ’efprit 8c de pôlitefte , en
quoy cette Cour eft bieh
différente de celle de Con-
ftantinople, ou tous les fuie
ts de Sa Hauteffe ne re-
connoiffent d’autre ran g,
que celui qui peut être entre
des Efclaves ; au lieu
qu’en Perfe, il y a des Nobles
8c des Gentilshommes,
comme dans nos Cours de
l ’Europe. D ’ailleurs les Per-
fans font fort fpirituels 8c
fort galants, lis aiment ,
for tout , la Poëfie , ou ils
font paroitre tout le briilant
8c le feu de leur efpritj
la Mufique, la Danfe, 8c la
Symphonie , dont les gens
de condition font leur occupation
ordinaire. Il y a *
outre cela , des Collèges
fondez dans les principales
Villes , qui font tous fous
la direction du Sedder , ou
du Chef de la Religion , 8c
où l ’on en feigne l ’Aritm'é-
tique , la Géométrie , l ’Eloquence
, la Poëfie, la Mût
raie , l ’Aftronomie , 8c la
Phifique d’Ariftote , comme
on peut le voir plus au
long dans Olearius Tom. i.
Liv. 5,. Il faut remarquer
feulement que leur Aftro-
nomie , eft plûtôt une AC
trologie Judiciaire , à laquelle
ils font fort addon-
n e z , traînant toujours avec
eux de ces Charlatans, qui
cherchent dans les Aftres
la caufe des événements
qui arrivent fo r la terre* l
d e C o r n e i l l e l e B r u y n 7 93
^prefentent des M a i f o n s , des J a r d in s , 2c ch o ie
s parei lles. Il furv int une groi fe tempête ce
vjour - la’, ' le v en t étant au N.o rd-Oüe f t , c omm
e i l i ’eft tous les ans en ce tems - ià , pendant
l ’efpace de plufieurs jours. On le n omme Baad-
Btedmusk ou Bed-mufvvmt , d’après une f leu r ,
<jui é c lôt en c e t te fai fon. Ce t t e f leur , que les
„Paï fans de la C amp a gn e appor tent au Ma r c
h é , c roî t fur une efpece de faule , St fort d ’un
b outon de la grolfeur d ’une noi fet te. El le ne
lai ife pas d ’être al lez .petite , fort dél iée , &
J o r t odor i férente. O n la di f t i lle 2c on en t ire
une l iqueur t rès-agréable , qui ref lemble affé
z au forbet , 2c à la l imonade, lor s q u ’on y met
du fucre ï mai s el le eft plfts faine 2c plus for t
e . O n la conf e rv e toute l ’année dans des
boutei l les , ,2c on en fai t .auf l i fécher la f leur ,
Mqu’on met pa rmy le l ing e , pour lui don n e r
une odeur agréable. C omme je n ’en ay j a ma
i s v û de femblable aux fautes de nôt re pa l s ,
j ’en ay fai t le def fein , qu’on t r o u v e r a i fo n
num. a v e c celui des f e u i l l e s q u i ne pouffent
•qu’ au mois d’A v r i l . L è v e n t , qui fai t éclo re
c e s f leurs - là, dure ordina i rement ju f q u à la
fin de ce m o i s ,. p endant lequel on a d e beaux
Jours 2c d’affez grandes chaleurs. L e premier
jour de M a r s , il tomba de l a p l u y e , qui fut Fui-
jvi'e d’un g r a n d v e n t , 2c d ’ un tenas f roid &c v a riable
y
17047 '
i. Aiare.
V ent violent.
Fleur S o i
guliere.
Liqvreuir
agréable.