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í . jitinï.
98 V o y a g e s
t i v e s , 8c d’un g o û t d é l ic ieux ; auflî font -el les
for t eftimées en c et te fai fon. Les feüil les en
font f r i f é e s , v e r t e s , jaunes 8c rouflâtres , 8c
el le s ont la queuë d ’un blanc t irant fur le jaune.
Il s’en t rouv e auffi d’un beau r o u g e , qui
o n t deux ou trois pouces d’ épaiiTeur. C e s . t i ges
o n t , la p lû p a r t , un pied ou un pied 8c de my
de l o n g , & on ne man g e que la queuë des
mei l leures. Lors qu’e lles c ommenc en t à pa-
ï o î t r e , on les couv re de terre | comme les A f perges
, ce qui les fai t gr'offir. On en cu l t i v e
pour la bouche du R o y 3 aux env i rons de la
V i l l e de Laer, dont le Gouv e rneur ef t ob l ig é
de lui faire p r e fent tous les-ans. Les' feüi l les
de c e l l e - c v ont deux ou troi s b.raffes de t o u r ,
8c r e f f emb l ent , auffi- bien que la racine -, à c e l les
de la Rhubarbe ordinai re ; mais elle rva.
point de force , c omme cel le qui c roî t dans
le païs à 'Vsb e c , {a ) ent re la C h in e 8c la Mo f -
c o v i e .
, ( a ) L ’Uibek n’eft point
entre la Chine & la Mofco-
vie 3 puis que la Mofcovie
s’étend jufques aux Tarta-
res Chinois. L e païs eft entre
la Mer Cafpienne & la
grande Tartarie , vers la
partie Septentrionale du
Royaume de Perfe 5 avec laquelle
il eft fouvent en
guerre. Il dépend de plufieurs
Princes Tartares, entre
lefquels il y en a trois
principaux, qui font le Sultan.
de Bokara, le Sultan de
Ball{ j 5t celui de Karecme,
ou Karefem , dont la plupart
des autres relevent , comme
on peut le voir dans
Chardin. Les trois Capitales
de ces Etats fo n t, Bogara
, Balk, & Cath j ces deux
dernieres font fur la Rivière
de Gihun , qui traveríe
tout ce païs j & va fe jettes
dans laM.er Cafpienne.
DE C ô R N E I L L E LE B r ü Y N : 99
c o v i e . Les Perfes man g en t les queuës de ces
jeunes tiges., toutes c ru ë s , a v e c du fel 8c du
p o i v r e , comme les Italiens man g en t les oeilletons
d ’a rt ichaux , 8c le g oût en eft piquant
8c t rès -agréable. Ils en font auili un fyrop ,
qui eft for t raf raîchi f fant . J ’ay eu lacur iof i -
té de defliner cette P l a n t e , a v e c fes feui l les
ôc fa racine , 8c j ’en ay t rouv é qui a voient
des feüi l les d’un pied 8c demy de lon g , & qui
é toient encore plus la rges. La racine d e c e l -
l e - c y avoir quatre branches g r i f e s , marque tées.
On me l ’e n v o y a de ¡u lfa , où el le a y o i t
été 19. ans en terre. J ’a y auffi def finé , à
côté de cet te Plante , un certain f ru i t , qui
c ro î t dans une faifon plus a vanc é e , que les
Perfes nomment Badens-joen, 8c les Européens
Foekje-frckieft- Il eft v i o l e t , & il y en a de blanc ,
o rdina i r ement de la groffeur d’un c o n c ombre
; mais il s’en t rouv e qui font une fois plu s
gros. Il eft admirable dans le pota ge , auffi-
bien que quand il eft fri t dans le b e u r r e , 8c
de plufieurs autres manié rés. Qn t rànfplante
l ’a rbri f feau, qui le porte , pendant qu’ il eft
jeune , 8c le f rui t en d e v ient mei l leur. La.
f leur en ef t blanche , v io le t t e .& jaune , 8c i l
pouffe commun ément un pied 8c demy hors de
terre , a v e c plufieurs peti tes branches , que
l e poids du frui t fai t courber jufqu’ à terre.
O n le t rouv e ra à fon num. a v e c la Plante-pré-
N ij c éden-
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1. slvdl.