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U b IUM. ( Voye^ Ub io n , C a n ja l a t , Ste-
mona3 Suppl.) S’il eft vrai, comme quelques-
uns le prétendent, que les diofcorea ont tous
l’ovaire inférieur, le cara&ère de Linné devroit
être réformé, & le genre ubium y être réuni.
UCRIANA. Willd. ( Voyeç T o c o y e n a . )
UGENA. Cav. ( Voyef H y p o g l o s s e , Suppl.)
ULASSI. Loureiro rapporte avec doute cette
plante à fon genre echinus, ( Voyez Échinier,
^uppl. )
ULEX. ( Voye[ Ajonc. )
ULLOA, DiH.
ULMARIA. Genre de Tournefort, que Linné
a réuni au fpir&a.
UJLMUS. (Voyei Orme. )
ULVA. M. Thiébaut de Berneaud a donné
fur Yulva des Anciens un Mémoire intéreffant,
dont il a été fait un rapport à l’Inftitut par M. Desfontaines
, & dont je vais préfenter ici l’analyfe.
Plulîeurs auteurs latins qui ont parlé de Yulva-,
dit M. Desfontaines, ont compris fous cette dénomination
différentes plantes qui croiffent fpon-
tanément dans les terrains marécageux , telles que
les joncs, les rofeaux, les glaïeuls, & autres
végétaux aquatiques ; mais comme ils n’en ont
laifïe aucune defcription, il eft impoffible de dif-
tinguer les efpèces auxquelles ils ont appliqué le
nom JY ulva , & les commentateurs n'ont donné à
ce fujet que des notions vagues & fouvent dénuées
de vraifemblance.
Cependant Caton, Columelle, Virgile, Pline
& quelques autres auteurs font mention d'une
efpèce d'a/vû qui croît dans les marais, & qui eft
un fourrage excellent pour les moutons. C'eft
particulièrement de cette plante utile dont il s'agit
dans le Mémoire de M. Thiébaut. Ce n’eft point
parmi les naïades, les joncs, les alifma, les prêles,
les herbes, les renoncules, les fcutellaires, les
carex, & autres plantes aquatiques qu’il faut
rechercher Yulva dont on vient de parler. Aucune
de ces plantes n'offre une nourriture agréable aux
moutons; quelques-unes même leur font nuifibles.
Robert Étienne s’eft trompé en prenant la lentille
d’eau pour Yulva des agriculteurs latins; la
léntille d’eau n’a , comme on le fait, aucun ufage
économique. Anguillaria, Martyn, Sprengel &
autres font également dans l'erreur, lorfqu'rls
difent que Yulva eft notre mallette (typha lati-
folia ). On fait de la litière avec cette plante mais
les bêtes à laine ne la mangent pas. Ruelle & Du-
pinet traduifent le mot ulva par feulu, fans déterminer
la plante qu’ils ont voulu défigner par ce
mot. Matthiole n'établit pas- de différence entre
l’algue & Yulva des Anciens, linon que l'algue
vient dans la mer, & Yulva dans les marais. Alga
venit pelage, fed nafcitur ulva palude. D’autres ont
cru que Yulva étoit notre fléchière Çfigittaria
fagittifolia) ; mais cette plante n’offre aux troupeaux
qu’une nourriture de médiocre qualité, &
l’auteur affure que les moutons ne la mangent pas.
Jean Bauhin a cru que Yulva étoit l'algue des
Modernes ({oftera marina), qui croît au fond des
mers, & dont on voit fouvent des amas roulés
par les flots le long des rivages.
Gafpard Bauhin croyoit que Yulva étoit le jonc
piquant ( juncus acutus) , qui croît en abondance
fur le bord des mers. Les moutons ne fe nour-
rilfent pas de cette plante, dont le tilfu eft filandreux
& très-dur.
Les plantes les plus recherchées des bêtes à
laine font les trèfles, les luzernes, & particulièrement
les graminées. G'eft dans cette famille, dont
les efpèces font fi nombreufes, que fe trouvent
l'avoine jaunâtre, le fromental, le ray-grafs, les
fléoles, les poa, les alpiftes, les b riza, les cré-
telles & autres que les moutons mangent avec
avidité ; mais ces plantes ne croiffent pas dans les
marécages. La fétuque flottante {feftuca fiuitans}
e ft, fuivant M. Thiébaut, le véritable ulva des
agriculteurs latins. Cette graminée croît dans les
terrains marécageux. Les bêtes à laine la préfèrent
à toute autre plante aquatique 5 elles en mangent
les tiges, les feuilles, & même les racines. Elle
abonde dans tous les marais de l’Italie, de la
Corfe. L'auteur l'a obfervée le long des bords
du Tibre, aux environs de Tivoli, de Naples
de Mantoue , de Venife, de Padoue & autres
lieux. Son feuillage eft fin, touffu, délicat & d’un
beau vert ; enfin, les épithètes de limofa, levisy
viridis , grata 3 mollis ,fluminea , paluftris, données
à4'ulva par les agriculteurs & par les poètes latins,
lui paroiffent appartenir au feftuca fiuitans. On
lave la plante, après l'avoir fauchée, pour enlever
le limon dont les tiges & les feuilles font fouvent
enduites; puis on la met fécher à l'air & au foleil.,
Ovide, dans fes Métamorphofes, nous peint les
villageois lyciens occupés à ce genre de travail
Forte lacum mêlions aqiue projpexit in imis
Valhbus ; agrefies illïc fruticofa legebant
Vimina cum juncis 3 gratamque paludibus ulvam.
Autrefois on fabtiquoit avec Yulva des nattes».
U L V
des paniers, des liens; aujourd’hui on fait encore
des paillaffons avec le feftuca fiuitans. On en remplit
les matelas, les fauteuils j ufage auquel les
Danois l ’emploient également.
En Polognè , en Suède, en Norvège % dans
la Nouvelle-Marche & autres contrées du Nord,
on récolte tous les ans les graines du feftuca fiuitans 3
connues fous le nom de graines a la manne, que
l'on mange cuites avec du lait, & dont on fait
des gâteaux fort recherchés.
Dans les auteurs grecs, \e feftuca fiuitans eft fouvent
défigné par le mot tiphé. Le tiphé, dit Théo-
phrafte, eft une graminée dont la tige eft plus
foible que celle du blé, de l'orge & de 1 avoine.
Elle abonde en Égypte , en Syrie, en Afie & en
Grèce, dans les lieux marécageux, fur le bord
des rivières & des étangs. Les chevaux la mangent;
& fon grain mondé fert à la nourriture des
hommes. Ces caractères conviennent parfaitement
au feftuca fiuitans t & confirment encore ce qui en
a été dit précédemment.
Ces fortes de recherches font utiles à l’hiftoite
de l'agriculture aux traducteurs des auteurs
anciens, fouvent embarraffés fur le nom des plantes
qu'ils rencontrent dans les ouvrages.
Quant à Yulva des Latins, fi ce mot fe trouve
dans les auteurs fans aucune addition, le leCteur
ou le traducteur peut s'en tenir à la dénomination
générique de plante de marais ; mais lorf-
qu’il y eft défigné comme une plante économique,
fuivie des épithètes de paluftris , fluminea , viridis
, limofa y grata 3 mollis , 8cc. , on doit croire
qu'ils ont parlé du feftuca fiuitans : telle eft l’opinion
de M. Thiébaut de Berneaud, qui paroît très-
probable.
»Ulva. ( Voye1 Ulve. )
ULVE. Ulva. Iîluftr. Gen. tab. 880, fig. 1 ,
ulva inteftinalis , n°. 41 > '— * * u^va laftuca y
n°. 29.
Obfervations. i°. Il faut confulter fur ce genre,
qui a fubi beaucoup de réformes, les genres ƒ«*** j
( varec ) , tremella, les Mémoires de M. Lamou-
roux , les fucus de Turner, les genres diftyota,
caulerpa, dictyopteris 3 Suppl. > &c. Voici quelques
autres remarques importantes.
2°. Vulva agarum, n°. 8 , eft le fucus agarum.
Turn. Fuc. 2. pag. 11. tab. 75. — Vulva ocellata,
n°. 12, eft le fucus punftatus, With. 4 , pag. 405;
— Engl. bot. §2 , tab. I J73 ; 1 e fucus punSlatus 3
Turn. Fuc. 1 , pag. i jy , tab. 71 ; Yulva punftatay
Storck. Traof. Linn. 3, pag. 236, la même que le
3 .
3°. Vulva lumbricalis, n°. yi 3 forme le genre
mertenfia de Thunberg. M- Defvaux y a fubftitué
le nom de champia. ( Voye% ce mot, Suppl.)
U L V 379
4°. M. Bonnemaifon a reCtifié dans le Journal
de botanique, n°. 3» PaS* defcription de
deux efpèces ôYulva qu'il a obfervées dans leur
lieu natal ; fa voir :
1. Ulva mefenterica, Bonnemaif. I. c. tab. 24»
fig, 2. Ulva ampullacea, n°. 33* Eamour. Ann.
Mufc. 20. pag. 280. Elle n’eft point portée fur uti
pédicule, mais elle embraffe les tiges des petits
varecs, fur lefqueJles elle forme des groupes qui
offrent une maffe plus ou moins irrégulière, arrondie,
pliffée, diverfement boffelée , comme
la trémelle méfentérique de Bulliard ; l’intérieur
vide ; fa confiftance épaiffe, un peu coriace.^ Sa
furface a un afpeCl gras, recouverte, vue à la
loupe, d'une multitude de points ronds. Sa couleur
eft olivâtre , paftant au roux ; fon odeur
forte, nauféabonde. Elle diminue confidérable-
ment de volume par la defïiccation , & n’eft plus
reconnoiflable. Elle croît dans les lieux fubmergés.
2. Ulva ventricofa, n°. 43* Bonnemaif. 1. c.
— Decand. Flor. franç. Suppl, pag. 2. La forme
de cette plante varie fuivant qu'elle eft vide ou
dilatée par l’eau : dans ce dernier cas, elle offre
un corps liffe, féparé dans fa longueur par des
rétréciffemens de la membrane, qui, en interceptant
la communication du fluide, forme autant
d'étranglemens ou de diaphragmes : plus fouvenc-
le tube eft comprimé, pliffé fur fes bords, dont
certaines parties forment de petits facs laté-;
raux; fes dimenfions peu fixes. Elle eft fans articulation
dans fa jeuneffe. Sa fructification confifte
en petits grains répandus dans la fubftance. Elle
croît dans la rivière de l’Oder, près Quimper.
50. Les ulva noftock & bullata appartiennent au
genre alcyonidium de M. Lamouroux , & 1 ulva
flabelliformis au flabellaria. Lamour. ( Voye^ V a -
REC, Suppl.)
6°. Quant à Yulva des Latins, voyez l'article
précédent.
S u i t e d e s e s p è c e s .
70. U l v e fafciculée. Ulva fafciculata. Decand.
Ulva fronde fafciculatâ y cylindricâ, ramofijftmâ ;
ramis utrinque atienuatis, interne gelatinofis. (N .)
— Decand. Flor. franç. Suppl, pag. 2.
Cette efpèce me paroît avoir beaucoup de
rapports avec Yulva ftliformis, n°. $. Elle eft
compofée, dit M. Decandolle, de plufieurs tiges
cylindriques qui partent d’ une bafe unique, s’élèvent
à un ou deux pouces, droites, très-rameu-
fes à leur extrémité ; les rameaux épais , cylindriques
, renflés & gélatineux à l’intérieur, un peu
amincis aux deux bouts, rapprochés en faifceau
au fommet des branches, d’un vert-foncé. En fe
defféchant 3 les tiges deviennent un peu cornées,
& les branches extrêmes s’appliquent & fe collent
au papier.
B b b 2