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parées , des plantes qni doivent être réunies. Çes
erreurs font tiès-fréquentes., & Couvent inévitables
, fur tout lorfqu’on n'a point fous les yeux
ks plantes mentionnées par les auteurs. Il feroit
de plus à defirer que, dans la citation de la fy-
nonymie des auteurs , on fît connoître au moins.,
par des lignes de convention , le degré de certitude
que l’on peut avoir de chacun d’eux. On fe
borne ord nairement à indiquer le doute : ce figne
eft infuffifant. Que de degrés entre la certitude ab-
foîue , la fîmple probabilité & le doute ! Si la nature
de l’ouvrage permet plus d’étendue, comme
dans les monographies, on doit alors préfenter
fes obfervations fur la conformité des defcriptiqns
& des figures avec la plante que l’on veut faire
cennoître. J. Bauhin, dans fon Ht (loir e des. Plantes ;
Tournefort, dans fes herborifations aux environs
de Paris, nous en ont donré l’exemple. Il eft étonnant
que le premier foit peu cité, que le fécond
ne le foit pas du tout dans les Flores que l’on a
publiées des plantes des environs de Paris,
Une fynonymie bien ordonnée peut donc feule
nous offrir l’hifloire complète de chaque plante ,
à partir de celui qui en a parlé le premier, jufqu'à
l’auteur le plus moderne ; elle n’eft donc plus une
étude de mots, mais un tableau inffruétif des faits
obfervés avec plus ou moins d’exaétitude, celui
des erreurs accréditées ou détruites, enfin des
progrès fucceffifs de l’efprit humain dans l’obfer-
vation des fciences naturelle«. Chaque fynonyme
devient, en quelque forte , le titre d’un chapitre
particulier, dont le développement fe trouve dans
les ouvrages auxquels on renvoie le leéteur, &
qu’on foumet à fon jugement. J. Bauhin a fait
plus : il ne fe borne pas à citer, dans fon Hifioire
des Plantes , les auteurs qui avoient traité de chacune
d’elles avant lui. Par de favanres & judi-
eieufes differ tâtions, il alügne à chacun a’eux le
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degré de confiance qu’il croit pouvoir lui donner,
diicute leurs affertions, l’exaétitude ou L s défauts
de leurs defcriptions * & des figures qui
les accompagnent : malheureufement entraîné par
! les préjugés de fon fiècle, il s’eft trop appefanti
| fur les propriétés médicales des plantes.
Ce n’eft donc que par un travail femblable à
celui dont Jean Bauhin nous a donné le modèle ,
que nous pouvons avoir une hiftoire complète
des plantes ; car on ne doit pas regarder comme
telle ces Species publiés à différentes époques,
bornés, comme ils doivent l’être en effet, à la
feule indication des efpèces, avec les cara&èrt s
qui les diftinguenc, & à la fynonymie des auteurs
les plus renommés, mais fans qu'il foit fait men-
• tien du degré de confiance qu’ils méritent. Dans
( l’état aétuel de la fcience, un travail d’ une auffi
grande étendue feroit difficilement exécuté par
: un feul homme : il ne peurroit l’être que par la
| réunion d’une fuite de bonnes monographies, qui
! permettent beaucoup plus de développement que
les ouvrages claffiques.
SYNTHERISMA. ( Voyei Digitar ia , Suppl. )
S Y N Z Y G A N T H E R A . Prodr. Flor. peruv.
( VoyeI DlDYMANDRA , Suppl. )
SYRINGA. Linn. ( Voye[ Lila c. )
Syr ing a . Tournef. Genre de Tourne fort, auquel
Linné a fubftitué le nom de phiïadelphus.
SYSTOTREMA. ( Voye.i U r c h in , DiB. )
SYSYGIUM ou SYZYG1UM. (Voy^ E u-
g en ia , Suppl. Obferv. )
T A R
T a b a c . (Voye^ Nicotiane. )
T a b a c des Vofges. ( Voye\ Dor o n ic , t\°. 3.)
TABAXIR. On foupçonne que cette fubftance, ;
dont il eft queftion dans les anciens auteurs, eft
produite par le bambou ( arundo bambufa Linn.).
Les jeunes pouffes de cette plante renferment une
moelle fpongieufe, d'une faveur agréable & fucrée,
dont les Indiens font très-avides : lorfqu’elles ont
acquis plus de foli lité , il découle naturellement
de leurs noeuds une liqueur fucrée, qu’on croît
être \e t/ibaxirj elle fe coagule par l’a&ion du fo-
le il, & fe convertit en larmes dures & concrètes,
qui font un véritable fucre , dont on faifoit un
grand ufagé autrefois, avant la culture de la canne
à fucre.
TA BERNE. Tabernamontana. JIluftr. Geher.
tab. 17Ô , fig. I , tabernamontana ci trifolia , n°» I ;
■— fig. 2 , tabernamontana grandiflora , ny. 2.
Obfervations. i°. La fous-divifion Amsoniâ
forme'un genre particulier, dont j’ai expo fêle
caractère. Voye^ encore llluftr.Gen. Cent, io ,
Suppl.} — Vent. Choix de Plantés , tab. 29,
amfonia anguflifolia , fub tabernamontana , n°. 19*
2°. Willdencw place dans ce genre le nerium
coronarium , DiéL, fous le nom de tabernamontana
corotiaria. Enum. Hort. Berol. 1. pag. 2-7 f*
,3°. Le tabernamontana nervofa , Catal. Hort.
Pàrif,, n’a point encore fleuri. Ses feuilles font
oblongues , obtufes, très-nerveufes. '
S u it e d e s e s b ^ce^.
21. T abeRne à corne de buffle. Tabernamon-
tana bufalina. Lout.
Tabernamontana foliis lanceolatis , oppoftis /
ptduHculis binatiSj unifions , pendalis. Lour. Flor.
cochin. 1. pag. 143.
Capficum filveftre ? Rumph. Amb. 4. tab. ,67.
Arbriffeau prefque droit, haut d’environ cinq
pieds, à tigerameufe, garnie de feuilles oj pofées,
luifantes , lancéolées , très-entières j Us fleurs
blanches, latérales; les pédoncules géminés,
longs, pendans, uniflores; le tube de la corolle
grêle , alongé , cylindrique , ventru à fa bafe j
le limbe eh fou coupe 5 les étamines inférées vers le
milieu du tube ; un ftylë plhs court que les étamines;
le ftigmate ovale, bifide; deux follicules
alongés1, très-ëcartés , Un peu ventrus, glabres ,
acuminés, toruleux ; les femences alongéesan-
guleufes, enveloppées d’une pulpe rouge,
Cette plante croît parmi les buiffons , a la
Cochinchine. T) ( Loureiro.) Dans la plante de
Rumphe, la forme des fruits appartient davantage
à l’efpèce fuivante.
22. TABERNE Corne-de-boeuf. Tabernamontana
bovina. Lotir.
Tabernamontana foliis lanceolatis , oppofit’.s; pe~
dunculis folitarbis, fnultifloris. Lour. Mor. cochin. 1.
pag. 145.
Cet arbriffeau a une tige droite, haute de quatre
pieds; les rameaux un peu rabattus; lès feuilles
oppofées, glabres, lancéolées, très - entières ;
lès fleurs blanches ; les pédoncules axillaires, fo-
li taire s , redreffés , foutenant environ cinq fleuts;
le limbe de la corolle en foucoupe ; deux follicules
étalés horizontalement, courts , recourbés , ventrus
, acuminés, point toruleux; les femences arrondies
, anguleufes , plongées dans une pulpe
rouge.
Cette plante croît aux lieux incultes, dans les
plaines, à h Cochinchine. R ( Loureiro, ) Elle
eft émolliente , relâchante. Le fuc vifqueiix Sf
laiteux qui découle de cette efpèce & de la précédente,
eft très-propre à faire fortir de la chair les
épines &c autres corps qui y font enfoncés.
23. TABERNE élégant. Tabernamontana fpeciofa,
Tabernamontana foliis magnis , lan ceo lato-actimi-*
natis , nerv0fis ; corymbis axlllaribus , mukifloris.
(N , ) ,
Cette efpèce a, par la grandeur de fes feuilles ,
dès rapports avec le tabernamontana macrçphylla,
mais elles en diffèrent par I-ur forme ; on la dif-
I tingue encore par fes corolles. Ses tiges font glabres,
ligneufes ; les rameaux oppo fé s , garnis de
feuilles à peine pétiolées, ovales, lancéolées, entières
, membraneufes , longues de huit à dix
pouces & plus, larges de quatre, nerveufes en
deffous, médiocrement acumiaées à leur fommet,
aiguës à leur bafe j les fupérieures beaucoup plus
petites & plus étroites; les fleurs nombreufes,
difpofées en corymbes axillaires; le calice glabre,
à cinq découpures obtufes; la corolle rougeâtre,
cubulée ; le tube cylindrique , long prefque d’un
pouce ; les divifions du limbe ovales, deux fois
plus Courtes que ie tube.
Cette plante croît à l’île de Cayenne. D ( V. J.
in herb. Desf. )
24. T abernf. à feuilles obtufes. Tabernamç}/?■ ?
tana pbfujtfolia.
M it. j