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en bas, & les cinq doigts du pied de derrière (G) font dirigés-
en dehors , & aulîi longs les uns que les autres ; le bras eft
étendu horizontalement de devant en arrière, & la euillè verticalement
de bas en haut ; le bras eft caché derrière i ’afânt-bras,
& la cuilïè den-ière la jambe ; ils font de plus enveloppés avec
l'avant-bras & la jambe dans des membranes chiffonnées, qui
cachent la queue & prelque toute la partie poftérieure du corps
de l ’animal.
Les différentes parties des jambes de la chauve-lburis, dirigées-
d’une manière fi extraordinaire , n’annoncent pas une démarche
aifée , auffx cet animai fe traîne-t-il au lieu de mai-cher ; cependant
, à l’aide de lès quatre jambes „ il porte fon corps en-
avant, à côté & en arrière. Dans l’état de repos, la poitrine &
le ventre s’appuient fur la terre fans que les quatre pieds foû-
tiennent le poids du corps , ils, l ’empêchent feulement de chanceler
& de tomber de côté.
Pour aller en avant, la chauve-fcuris lève lés pieds dé devant
tous lès deux à la fo is , & les porte à une petite diftance de-
l ’endroit où ils étoient ; en même temps le pouce- de chaque
pied fe dirige en dehors , & l ’animal s’accroche avec l’ongle
au point d’appui qui fe rencontre ; il étend en. arrière les deux
pieds de derrière, de façon que les cinq doigts de chaque pied-
lônt auffi dirigés- en arrière ; il s’appuie fur la plante du p ie d ,
& s’affermit à l’aide des ongles des doigts ; alors il foûlève fon.
corps fur les jambes de devant , & il fe porte en avant en;
fléchifîànt le bras fur l ’avant-bras : ce'mouvement eft facilité
par l’extenfion des jambes de derrière ,, qui pouffent auffi le
corps en avant. Pour faire un fécond pas, il porte en-avant les
pieds de derrière en même temps que ceux de devant, mais en
laifîànt toujours les doigts des pieds de derrière dirigés en arrière.
DES Ch AUVE-SoURIS. I2 J
Cette allure, quoique pelante, parce que le corps retombe fer
la terre à chaque pas, eft quelquefois affez prompte lorlque
les pieds rencontrent chacun un bon point d’appui ; mais il
arrive fouvent que le pouce des pieds de devant ne faifrt qu’un
corps qui cède, alors les pieds gliflànt en arrière n’ont fait
qu’une vaine tentative : fi l’un des pieds a porté fer un point
fix e , l ’autre ne foûtenant pas également le corps de l’animal, il
ne fait qu’un feux pas. D e même, le fecours des pieds de derrière
eft fort incertain, parce que les ongles étant dirigés en arrière,
il n y a que la plante du pied qui puiffe fervir de point d’appui
pour porter le corps en avant, & le pied gliffe fouvent en arrière,
lorlque la jambe s’étend pour pouffer le corps. J ’ai vû auffi des
chauve - fouris qui portaient e n , avant les pieds de devant 8c
ceux de derrière l’un après l’autre, comme les autres animaux
quadrupèdes.
Lorlque la chauve-fouris veut aller de côté, elle écarte de ce
même côté l’un de fes pieds de devant en l’éloignant de l’autre
& fe foûlève fer les deux jambes ; par ce mouvement la partie
anterieure du corps fe porte de cô té , parce quelle retombe à
une diftance égale des deux pieds. Pour reculer, la chauve-fouris
commence par étendre en arrière les jambes de derrière, enfoite
elle foüieve fon corps fer les jambes de devant, tandis que les
autres le tirent en arrière en le fléchifîànt. Cettè dernière allure
eft affez ordinaire à certaines chauve-fouris, qui ont les doigts
des pieds de derrière le plus fouvent dirigés en arrière;' elles fe
fulpendent en s’accrochant par ces doigts, & préfèrent cette
attitude pour fe repofer ; je n’en ai vû que d’une feule elpèce
ainfi fofpeiidues, les autres reftent fer leurs quatre pieds, & fe
raflèmbtent en grouppe pour s’échauffer mutuellement, fer-tout
forfqu’eiles font dans des lieux froids.
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