1 8 2 Histoire Naturelle, ifc.
ils mangent des amandes, des noifettes , des noix | &
même des graines iégumineufes ; ils en tranfportent en
grande quantité dans leurs retraites qu’ils pratiquent en
terre, fur-tout dans les jardins foignés , car dans les
anciens vergers on les trouve fouvent dans de vieux
arbres creux ; iis fe font un lit d’herbes, de mouffe 6c
de feuilles. Le froid les engourdit , 6c la chaleur les
ranime ; on en trouve quelquefois huit ou dix dans le
même lieu , tous engourdis , tous refferrés en boule au
milieu de leurs provifions de noix & de noifettes.
Ils s’accouplent au printemps, produifent en été, &
font cinq ou lix petits qui croiffent promptement, mais
qui cependant rie produifent eux-mêmes que dans l’année
Iiii\ante. Leur chair n’eft pas mangeable comme celle
du loir, ils ont même la mauvaife odeur du rat domef-
tique, au lieu que le loir ne fent rien ; ils ne deviennent
pas aulfi gras, & manquent des feuillets grailfeux qui fè
trouvent dans le loir, & qui enveloppent la maffe entière
des inteflins. Voye^ la defcription du lo ir du lérot.
On trouve des lérots dans tous les climats tempérés
de l’Europe, & même en Pologne , en Pruffe, mais il
ne paroît pas qu’il y en ait en Suède ni dans les pays
ieptentrionaux.
______________ _ _ i ! 3
D E S C R I P T I O N
* D U L É R 0 T.
L E Lérot (pl x x v , fig. / J eft plus petit que le loir , &
-de couleur différente ; mais la marque diftinélive de ces
deux animaux eft dans la forme de la queue. Celle du loir eft
revêtue de longs poils d’un bout à l ’autre, au contraire la queue
du lérot n’a que des poils très-courts fur la plus grande partie
de là longueur, elle eft feulement terminée à fôn extrémité par
an bouquet de poils longs. Le lérot a lé corps & la tête plus
courts, les oreilles plus longues & le mufèau un peu plus pointu
que le loir.
Les yeux du lérot qui a lèrvi de fujet pour cette defcription ;
étaient entourés d’une bande noire qui s’étendoit en avant jufqu a
la mouftache, & en arrière jufqu’au delà de l ’oreille en paflànt
par deffous ; il y avoit auflï un peu de noir au deflùs de l’oreille
contre la bafè. L e chanfrein & le front étaient de couleur
fauve ; la tête, le deflùs du co u , les épaules, la face extérieure
du bras, & d’une paitie de l ’avant - bras, le d o s , les côtés du
corps, la croupe, la face extérieure de la cuiflè & de la jambe
avoient aufli une couleur fauve , mêlée de cendré-brun & de
brun - noirâtre,. parce que les poils étaient de couleur cendrée-
brune fur la plus grande partie de leur longueur ; il y avoit du
gris au deflùs du cendré , & du fauve à la pointe ; quelques
poils étaient de couleur cendrée - noirâtre d’un bout à l’autre ;
ceux du bas de- la face extérieure de la jambe n’avoient que
cette couleur, mais elle ne s’étendoit pas fur le métatarfè comme
dans le loir. Une partie des côtés de la tê te , la mâchpire