co rp s, il porte ia tête en avant , fe drelfe fur fes pieds , &
marche comme les autres quadrupèdes. Si on l’effraie par quelque
bruit , fi on ie touche, ou fi fin le laifit , ii fe pelotonne
aulfi-tôt; mais ce mouvement n’eft pas fi prompt que l’on ne
puilîê y diftinguer differens temps : l’animai commence par
courber Ion dos & pancheri la tête fur la poitrine ; alors les
yeux fe ferment, la peau des côtés du corps s’étend en bas &
enveloppe les jambes ; enfin la peau de ia croupe glilfe en
deflbus, & couvre la queue & les pieds dé derrière.
L e hérilîbn, quoique debout fur fes jambes , a ie corps très-
informe ; c ’efl une malfe oblongue, convexe, en dêlîus, terminée
en avant par un mufeau fort m ince , & montée fer quatre
jambes fi courtes , que Ion ne voit que les pieds ; on ne dillingue
pas ie cou. C e t animal a les oreilles larges , rondes & courtes,
les yeux petits & làilians , & ia qtfeue fort mince 8c très-
courte.
O n a repréfenté fig. 2. pl. v i un hérilîbn dépouillé de fes
piquans, pour faire voir la forme de fen corps ; il n’y refloit
que fe'poii qu’a cet animal fur la tête 8c fer la partie inférieure
du corps.
Les Naturaliftes ont dillingué deux elpèces de hérilîbn par
des caractères tirés de la figure du mufeau ; plulieurs auteurs
prétendent que les uns ont le groin d’un cochon, & les autres
le mufeau d’un chien ; mais on n’a donné aucune defcription
alfez détaillée pour établir ce fa it , & pour faire reconnoître les
caraClères de ces deux prétendues elpèces de hérilîbn. Les gens de
la campagne, qui ont le même préjugé, ne peuvent donner aucune
railbn précife de leur opinion, lorfqu’on leur fait voir de près
deux hérilions qu’ils affinent être d’elpèees differentes ; cependant
ils fe croient d’autant mieux fondés dans leur aifertion , qu’ils
mangent de la chair de ces animaux, & qu’ils croient préférer
celle du hérilîbn à groin de cochon 8c rebuter celui qui a ie
mufeau de ch ien , parce qu’il répand une mauvaife odeur.
J’ai obfervé en Bourgogne deux hérilïbns mâles , que des
gens de la campagne me .difoient être, l’un de l ’efpèce à groin
de cochon, & l’autre de l ’efpèce à mufeau de chien. Le premier,
étant pelotonné , avoit fix pouces .huit lignes de longueur,
cinq pouces deux lignes de largeur & quatre pouces d’épailfeur;
il pefoit une livre cinq onces deux gros. Les plus grands piquans
avoient un pouce de lo n g , ils étaient ronds »& avoient un tiers
de ligne de diamètre fur la plus grande partie de leur longueur;
les deux bouts étoient très-minces & fort pointus, l’extrémité
du côté de la racine étoit courbe : chaque piquant avoit une
couleur blancheâtre fer ia pointe & fer les deux tiers de là
longueur depuis la racine, & du brun - noirâtre ou du noir au
delîous de la pointe fur la longueur d’environ deux lignes ;
mais cette couleur étoit peu apparente fur ie corps de l’animal,
parce que ia -couleur blancheâtre dominoit.
•Le fecond hérilîbn, étant en pelote , avoit fix pouces trois
lignes de longueur, -quatre pouces dix lignes de largeur & quatre
pouces d ’épailîèur ; il pefoit une livre une once cinq gros &
demi. Les piquans avoient la même longueur , la même grofi
feu r, la-même figure 8c les mêmes couleurs que ceux de l’autre
hérilîbn ; mais la couleur brune - noirâtre ou noire étoit plus
foncée & plus étendue, -de forte quelle dominoit fer la couleur
blancheâtre. C e t animal avoit une odeur forte & delàgréable,
quoiqu’elle approchât un peu de celle du mufe , tandis que
l ’autre hérilîbn n’avoit que l’odeur qui eff inféparable de la malpropreté
dans les animaux.
Ces deux hérilïbns avoient des piquans fur toute la face
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