j’y ai fait entrer trois ftilets ; le premier ( F G, pl. XLl) pénétrait
dans la petite glande (K, pl. XL, & HH,pl. x l i ) dont
il eft fait mention dans la delcription du caflor par M. Perrault ;
le fécond flilet ( IK, pl. x l i ) eft entré dans une glande encore
plus petite (L L ), qui n’avoit pas été remarquée jufqu a préfent ;
le troifième ftilet (M N ) s’eft trouvé dans la plus grofle (0 0 )
des trois glandes. On voyoit à l’extérieur les conduits excrétoires
dans lelquels paflbient les ftilets pour entrer dans le milieu des
glandes : ces conduits & leurs orifices dans l’urètre étaient fort
apparens, fur-tout par les gouttes de liqueur qui en fuintoient
lorlque les glandes étaient comprimées. Je luis furpris qu’on ne
les ait pas remarqués dans le caftor dont M. Perrault a donné
la delcription *, puilqu’il était plus grand que celui dont il s’agit
ici ; car il avoit à peu près la même grandeur que le caftor de
la Ménagerie de Verlâilles , fiir lequel les dimenfions rapportées
dans la table précédente ont été prilès.
En coupant le tiftii cellulaire qui attachoit les petites glandes
les unes aux autres dans chacune des grandes (H LO ) , j’ai
feparé ces petites glandes julqu’â la profondeur d’une ligne &
demie., & j’ai coupé un làc qui formoit un vuide au milieu du
corps de chacune des tapis grolîès glandes : après avoir ouvert
ce fàc, jiai vu lès parois intérieures (GKN) qui étaient percées
par les orifices des petites glandes. En examinant de près la
eoupe , & en foufflant deflùs avec un chalumeau, j’ai reconnu
que chacune des petites glandes était compofee de glandes encore
plus petites, dont les tuyaux excrétoires aboutifloient à un canal
commun qui perçoit les parois intérieures du lâç; j’y ai trouvé
une matière épaiflë , jaunâtre & de mauvaife odeur ; cette
* Voyez les Mémoires pour fervir à l’Hiftojre Naturelle des animaux,
partie i , pages 141 144,
matière
matière a pris feu à la lumière d’une chandelle, comme l’a obfervé
M. Perrault * ; elle jetait des particules enflammées qui pétil-
loient & jaillifloient de toutes parts : la même matière étant
échauffée rendoit une odeur plus exaltée & plus fétide, qui
avoit quelque rapport à celle du fromage de gruère fondu
au feu.
Les grandes poches de couleur cendrée ( E F , pl. x i ) ayant
été enflées, le font tendues au point de faire dilparoître les rides
& les tubercules qui paroifloient d’abord à l’extérieur ; elles for-
moient feulement quelques renflemens qui rendoient leur ferfàce
inégale : elles avoient dans cet état (P, pl. xli) une figure ovoïde,
dont la grande circonférence était de fept pouces Sc demi, & la
petite de cinq pouces & demi. L ’orifice (Q) de ces poches,
qui communiquoit dans l’urètre, était très-grand; étant étendu
en rond, il avoit un pouce quatre lignes de diamètre : les membranes
de ces mêmes poches étaient minces; elles formoient lür
les parois intérieures (R) de groflès rides, qui étaient enduites
d’une petite couche de matière épaiflë de couleur grife-foncée :
cette matière avoit une odeur très-forte & très-delàgréable, qui le
devenoit encore plus iorlqu’on la brûloit ; elle fe réduifoit en
charbon làns jeter de particules enflammées, comme la matière
des glandes dont il a été fait mention.
Le gland (S) était cylindrique ; il y avoit un petit fillon
longitudinal fur le côté inférieur ; toute là furface était couverte
de très-petites papilles raides, pointues, & dirigées en arrière;
il renfermoit un os dont l’extrémité antérieure était revêtue d’un
champignon noirâtre à peu près comme dans les finges ; il
y avoit au deflôus de ce champignon une grande ouverture qui
était l’orifice .de l’urètre.
* Pages 142 Ù* 144*
Tome VIII- S C