194 H i s t o i r e Na t u r e l l e
dit que le petit rat dormeur qui lë trouve en Angleterre,
n’efl pas roux fur le dos comme celui d’Italie,
& qu’il poUrroit bien être d’une autre espèce. En France
il eft le même qu’en Italie , & nous avons trouvé qu’Al-
drovande * l’avoit bien indiqué ; mais cet auteur ajoûte
qu’il y en a deux efpèces en Italie , l’une rare dont
l ’animal a l’odeur du mufc , l’autre plus commune dont
l ’animal n’a point d ’o d e u r & qu’à Bologne on les
appelle tous deux mufcardins à caufe de leur reffem-
blance, tant par la figure que par la groffeur. Nous ne
connoifibns que l’une de ces efpèces , & c ’eft la fécondé
, car notre mufcardin n’a point d’odeur, ni bonne,
Bi mauvaife. Il manque , comme le lérot, de feuillets
graiffeux qui enveloppent les inteftins dans le loir ; aulfi
rre vient il pas fi gras , ■ & quoiqu’il n’ait point de mauvaife
odeur, il n’efl pas bon à manger.
Le mufcardin s’engourdit par le froid & fe met en
boule comme le loir & le lérot , il fe ranime comme
eux dans les temps doux,, & fait aulfi provifion de noi-
fettes & d’autres fruits fecs. Il fait fon nid fur les arbres,
comme l’écureuil , mais il le place ordinairement plus
bas , entre les branches d’un noifetier , dans unbuiffon,
&c. Le nid eft fait d’herbes entrelacées, il a environ fix
pouces de diamètre , & n ’efl ouvert que par le haut.
Bien des gens de la campagne m’ont affuré qu’ils avoient
trouvé de ces nids dans des bois taillis , dans des haies,
* Vid. Aidrov. Hiß. quadtup. digit. pag. 44^ •
DU M U S C A R D I N. 195:
qu’ils font environnés de feuilles & de mouffe, & que
dans chaque nid il y avoit trois ou quatre petits. Ils
abandonnent le nid dès qu’ils font grands, & cherchent
à fe gîter dans le creux ou fous le tronc des vieux
arbres, & c ’eft-là qu’ils repofent, qu’ils font leurpro-
vifion , <St qu’ils s’engourdiffent,