de la malice , & de la même forte que celle du finge.
Un hérilïbn qui s’étoit glifîe dans la cuifine découvrit
une petite marmite, en tira la viande & y fit fos ordures.
J ’ai gardé des mâles & des femelles enfomble dans une
chambre, ils ont vécu, mais ils ne fo font point accouplés.
J ’en ai lâché plufieurs dans mes jardins, ils n’y
font pas grand mal , & à peine s’aperçoit-on qu’ils y
habitent ; ils vivent de fruits tombés ; ils fouillent la
terre avec le nez à une petite profondeur; ils mangent
les hannetons , les fcarabées , les grillons , les vers &
quelques racines; ils font auffi très-avides de viande,
& la mangent cuite ou crue. A la campagne, on les
trouve fréquemment, dans les bois, fous les troncs des
vieux arbres, & auffl dans les fentes de rochers, & for-
tout dans les monceaux de pierre qu’on amaffe dans les
champs & dans les vignes. Je ne crois pas qu’ils montent
for les arbres, comme le difont les Naturaiiftes * , ni
qu’ils fe fervent de leurs épines pour emporter des fruits
ou des grains de raifin ; c ’efl avec la gueule qu’ils
prennent ce qu’ils veulent fàifir, & quoiqu’il y en ait
un grand nombre dans nos forêts, nous n’en avons
jamais vû fur les arbres ; ils fe tiennent toûjours au pied
dans un creux ou fous la moufle ; ils ne bougent pas
tant qu’il eft jour , mais ils courent, ou pluftôt ils
marchent pendant toute la nuit; ils approchent rarement
des habitations, ils préfèrent les lieux élevés & focs,
* Arbores afcendit, poma ù “ pyra decutit, in ijlis fefe volutat ut fpinis
koereant, Sperling. Zoologia. Lipfiæ, 16 6 1 , pag. 281.
quoiqu’ils fo trouvent aufli quelquefois dans les prés.
On les prend à la main, ils ne fuient pas, ils ne fo
défendent ni des pieds ni des dents, mais ils fo mettent
en boule dès qu’on les touche, & pour les faire étendre
il faut les plonger dans l ’eau. Ils dorment pendant l’hiver,
ainfi les provisions qu’on dit qu’ils font pendant l’été leur
foroient bien inutiles. Ils ne mangent pas beaucoup,
& peuvent fo pafler aflez long-temps de nourriture. Ils
ont le fàng froid à peu près comme les autres animaux
qui dorment en hiver. Leur chair n’eft pas bonne à
manger, & leur peau, dont on ne fait maintenant aucun
ufàge, forvoit autrefois de vergette & de frottoir pour
forancer le chanvre
II en efl des deux efpèces de hériflon, l’un à groin
de cochon , & l’autre à mufoau de chien , dont parlent
quelques auteurs, comme des deux efpèces de blaireau;
nous n’en connoiflbns qu’une foule, & qui n’a même
aucune variété dans ces climats; elle eft aflez généralement
répandue , on en trouve par-tout en Europe , à
l’exception des pays les plus froids, comme la Lapponie,
la Norvège, &c. II y a , dit Flacourt*, des hériflbns à
Madagafoar comme en France, & on les appelle Sara.
Le hériflon de Siam dont parle le P. Tachard1’ , nous
paroît être un autre animal, & le hériflon d’Amériquec,
“ Voyez le voyage de Flacourt. Paris, i 66'1, page iy2,
k Voyez le fécond voyage du P. Tachard. Paris, 1 6 89 ,page 272,
* Echinus Indicus albus. Ray ,. Synopf. anim. qrndr. p. 2y 2. Ech'mus
Americanus albus, Albert' Seba , vol, I , pag, y 8. Acanthion echinatus„
Er'maceus Americanus albus Sur'mamenfis, Klein, de quadrttp, pag, 6 6,