de la viande crue ou cuite, fraîche ou corrompue.
Les Naturaliftes qui nous ont précédés ne connoif-
foient que deux efpèces de chauve-fouris. M. Daubenton
en a trouvé cinq autres qui font, auffi-bien que les deux
premières efpèces, naturelles à notre climat ; elles y font
même aulfi communes, auffi abondantes, & il eft alfez
étonnant qu’aucun obfervateur ne les eût remarquées.
Ces fept efpèces font très - diftindes , très - différentes
les unes des autres, & n’habitent même jamais enfemble
dans le même lieu.
La première, qui étoit connue, eft la chauve-fouris
commune ou la chauve - fouris proprement dite, dont
j ’ai donné ci-devant les dénominations. Voyez auffi la
defcription ix la figure ci-après.
La fécondé eft la chauve-fouris à grandes oreilles,
que nous nommerons Xoreillar, qui a auffi été reconnue
par les Naturaliftes & indiquée par les Nomenclateurs *.
L ’oreillar eft peut-être plus commun que la chauve-
fouris ; il eft bien plus petit de corps ; il a auflî les ailes
beaucoup plus courtes, le mufeau moins gros & plus
pointu, les oreilles d ’une grandeur demefurée. Voyez ci-
après la defcription & la figure.
La troifième efpèce , que nous appellerons la nodule,
* Vefpertilio. Alrfrovand. A n. pag. y y i.
Vefpertilio auriculis quatemis. Jonft. Avi. pag. g g..
Vefpertilio vulgaris, auriculis duplicibus. Klein, de quadrup.pag. S i,
La petite Chauve-Souris de notre pays. Vefpertilio murini coloris>
pedibus omnibus pentadattylis, auriculis duplicibus. .. Vefpertilio minor
Briflon, Regn. animal, pag. 22S.
du mot Italien noiula, n’étoit pas connue, cependant elle
eft tres-commune en France, & on la rencontre même
plus fréquemment que les deux efpèces précédentes. On
la trouve fous les toits, fous les gouttières de plomb
des châteaux, des églifes, & auffi dans les vieux arbres
creux. Elle eft prefqu’auffi greffe que la chauve - fouris ;
elle a les oreilles courtes & larges , le poil rouffeâtre, la
voix aigre, perçante, & affez ferrjblable au fon d’un
timbre de fer. Voyez auffi la defcription ix la figure.
Nous nommerons férotine la quatrième efpèce, qui
n’étoit nullement connue ; elle eft plus petite que la
chauve-fouris & que la nodule ; elle eft à peu près de
la grandeur de foreilldf, mais elle en diffère par les
oreilles qu’elle a courtes & pointues, & par la couleur du
poil ; elle a les ailes plus noires & le poil d’un brun
plus, foncé. Voyez là defcription ix la figure.
Nous appellerons la cinquième efpèce , qui n’étoit
pas connue, la pipifirelle, du mot Italien pipifirello, qui
fignifîe auffi chauve-fouris. La pipiftrelle n’eft pas à
beaucoup près auftî greffe que la chauve-fouris ou la
nodule , ni même que la férotine ou l’oreillar : de toutes
les chauve-fouris c ’eft la plus petite & là moins-laide ,
quoiqu’elle ait la lèvre fiipérieure fort renflée', Jes yeux
très-petits, très - enfoncés, & le front très-couvert de
poil. Voyez ci-après la defcription ér la figure.
La fixième efpèce, qui n’étoit pas connue , fera nommée
barbafielle, du mot Italien barbaftello, qui fionifte
encore chauve-fouris. Cet animal eft à peu près de la