4 Histoire Natu r e l i e, ire.
boivent jamais, cependant iis urinent à tout moment.
Iis fe nourriffent de toutes fortes d’herbes, & fur-tout
de perfil ; ils le préfèrent même au fon , à la farine, au
pain ; ils aiment auifi beaucoup les pommes & les autres
fruits. Ils mangent précipitamment, à peu près comme les
lapins, peu à la fois, mais très-fouvent. Ils ont un grognement
femblable à celui d’un petit cochon de lait ;
ils ont auffi une efpèce de gazouillement qui marque leurs
plaifirs lorfqu’ils font auprès de leur femelle, & un cri
fort aigu lorfqu’ils reffentent de la douleur. Us font délicats,
friileux, & l’on a de la peine à leur faire pafîèr
l ’hiver ; il faut les tenir dans un endroit fàin f fec &
chaud. Lorfqu’ils fentent le froid, ils fe raffemblent& fe
ferrent les uns contre les autres, & il arrive fouvent que
fàifis par le froid ils meurent tous enfemble. Us font
naturellement doux & privés, ils ne font aucun mal r
mais ils font également incapables de bien, ils ne s’attachent
point: doux par tempérament, dociles par foi-
bleffe, prefque infenfibles à tout, ils ont l ’air d’automates
montés pour la propagation, faits feulement pour figurer
une efpèce,
D E S C R I P T I O N
d u C O C H O N D ’ I N D E.
C-> e t animal (planche i ) èft informe, à peine voit-on fe :
J jambes ; le cou eft confondu avec le corps & la rête, que
l ’on ne reconnoît que par les oreilles ; le mufeau eft obtus, &
la partie poftérieure du corps n’eft pas terminée par une queue,
comme dans la plu (part des autres animaux. : Lorfque le Cochon:
d’Inde marche , : fon corps s alonge ; lorfqu'il eft en repos-, le
corps fè raccourcit & fe gonfle à l’endroit des. flancs-: mais.foit
dans le repos ou dans le mouvement.,, on ne diftingue , au premier
afpeél, aucune des parties de cet,animal, excepté les oreilles,
qui font placées au defius de la.tête. Elles, lèroient allez, grandes.
& leur direction verticale les rendroit fort apparentes, li le poil
de l’occiput netoit prefqu’aufli long & ne les couvrait en
grande partie :, elles; font rondes , & elles ont beaucoup plus de
largeur que de hauteur, i
D e tous les animaux qui ont déjà été décrits dans cet ouvrage,
Je lièvre & lé lapin font ceux qui ont le plus de rapport au
cochon d’Ind e ,' fur-tôiit'par là forme de la tête; cependant'celle
du cochon d’Inde' eft à'proportion'bëaù'cbûp plus grofle , les
oreilles font 'beaucoup ' pliis c'oiûtes , fe' fiôht n a point dé convexité
, le bôut du fnufëau eft beaucoup-puis' gros que celui du
lièvre & du lapin, la lèvre fopérieure a beaucoup plus de hauteur.
Quoique le cochon d’Inde, ait le bec de liè v re , la lèvre
n ’eft fendue que. fur la moitié de (à, hauteur ;T les.ouvertures-des
narines font rondes , éloignées Jupe de, l’a u t r e & par con-fé-
queut fort différentes de,celles .du lièvre & du lapin,, qui .paroilîènt
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