nourriture ordinaire. Le (oir mange auffi de petits oifeaux
qu’il prend dans les nids : il ne fait point de bauge au
deffus des arbres comme l’écureuil , mais il fe fait un
lit de moulTe dans le tronc de ceux qui font creux ; il
fe gîte auffi dans les fentes des rochers élevés &
toûjours dans des lieux fecs ; il craint l’humidité , boit
peu, & defcend rarement à terre ; il diffère encore de
l’écureuil en ce que celui-ci s’apprivoife & que l’autre
demeure toûjours fàuvage. Les loirs s’accouplent fur la
fin du printemps, ils font leurs petits en été, les portées
font ordinairement de quatre ou de cinq; ils croiffent
vite , & l’on affure qu’ils ne vivent que fix ans. En
Italie , où l’on efl encore dans l’ufàge de les manger,
on Elit des foffes dans les bois, que l’on tapilfe de
mouffe, qu’on recouvre de paille, & où l’on jette de
la faine ; on choifit un lieu fec à l’abri d’un rocher
expofé au midi, les loirs s’y rendent en nombre, & on
les y trouve engourdis vers la fin de l’automne, c’eft
le temps où ils font les meilleurs à manger. Ces petits
animaux font courageux, & défendent leur vie jufqu’à
la dernière extrémité ; ils ont les dents de devant très-
longues & très-fortes, auffi mordent-ils violemment;
ils ne craignent ni la belette ni les petits oifeaux de
proie , ils échappent au renard qui ne peut les fûivre au
deffus des arbres , leurs plus grands ennemis font les
chats fàuvages & les martes.
Cette efpèce n’eft pas extrêmement répandue , on ne
la trouye point dans les climats très-froids, comme la
Lapponie , la Suède, du moins les Naturalifles du nord
n’en parlent point : l’efpèce de loir qu’ils indiquent efl
lemufcardin, la plus petite des trois. Je préfume auffi
qu’on ne les trouve pas dans les climats très-chauds ,
puifque les Voyageurs n’en font aucune mention : il
n’y a que peu ou point de loirs dans les pays découverts
, comme l’Angleterre , il leur faut un climat tempéré
& un pays couvert de bois ; on en trouve en
Efpagne, en France, en Grèce, en Italie, en Allemagne,
en Suiffe , où ils habitent dans les forêts for les collines,
& non pas au deffus des hautes montagnes comme les
marmottes , qui, quoique fojettes à s’engourdir par le
froid, femblent chercher la neige & les frimats.
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