depuis h Suède a jufqu’en Barbarieh ; car le fiJence
des voyageurs nous fait préfumer qu’elles ne fe trouvent
point dans les climats plus chauds. Celles d’Amérique
font auffi différentes : la taupe de Virginiec eft cependant
affez femblable à la nôtre , à l ’exception cle la
couleur du poil, qui eft mêlée de pourpre foncé ; mais
la taupe rouge d’Amérique d eft un autre animal. Il y a
feulement deux ou trois variétés dans l’efpèce commune
de nos taupes ; on en trouve de plus ou moins brunes
& de plus ou moins noires : nous en avons vû de toutes
blanches , & Séba fait mention 0 & donne la figure
d une taupe tachée de noir & de blanc , qui fe trouve
en Oft-Frife , & qui eft un peu plus greffe que la taupe
ordinaire.
5 Vid. Linnæi Faun. fuecic. Stockolm. 174.6, pag. 7,
h Voyez les Voyages du Docteur Shaw. Amjlerdam, 1743 ' Tome 1,
page 322.
‘ Voyez Albert Seba, Vol. I ,page 3.
d Ib id .
” Cette taupe a ’été trouvée en Oft-Fiilê , dans Je grand chemin.
Elle eft un peu plus longue que les taupes ordinaires , dont au relie
elle ne diffère que par fa peau , qui eft toute marbrée fur le dos &
tous le ventre de taches blanches & noires , dans lefquelles pourtant
on diftingue comme un mélange de poils gris auffi fins que de la
loie. Le mulèau de cet animal eft long & hérifle d’un long poil ; les
yeux font fi petits, que l’on a de la peine à découvrir l’ouverture des
paupières. Albert Seba, Vol. I , page 6 8.
D E S C R I P T I O N
D E LA T AUP E .
LA Taupe (pl x i i ,fg. 1 ) a beaucoup de rapport avec
les mulàraignes, & fur-tout avec la mulâraigne d’eau , par
Je mulèau & par le poil ; mais elle en diffère à d’autres égards,
principalement par les jambes & par la queue. L e corps de la
taupe paroît très-informe, il eft oblong & prelque cylindrique;
il pôle fur la terre, & on n’y diftingue en devant qu’un mu-
fèau pointu, en arrière une queue fort courte, & de chaque
côté les pieds qui femblent tenir immédiatement au corps , &
même les pieds de devant paroi (font placés à côté & un peu
au deffous de la tête. L ’extrémité du mulèau s’étend de trois
lignes & demie au delà de l’extrémité de la mâchoire du
deflôus & des dents incifives de fa mâchoire du deflùs: il eft
terminé, comme celui du cochon, par une forte de boutoir où
fè trouvent les ouvertures des narines.
La lèvre du deffus s ’étend depuis le boutoir jufqu’aux dents
incifives ; elle eft double , car il y a un feuillet membraneux
qui fe détache de cette lèvre à l ’endroit des premières dents
mâchelières, & qui tourne autour des canines & des incifives.
C e feuillet a peu de faillie devant les dents incifives du milieu;
mais devant les autres incifives & les canines, il defcend julque
fer la lèvre du deffous. La lèvre fopérieure failânt partie du
bout du mulèau, la bouche doit s’ouvrir lorlque l’animal remue
le boutoir en fouillant dans la terre ; alors il en entrevoit dans la
bouche fi le feuillet membraneux qui eft fur les dents n’eiv
empêchoit, car il y a un elpace vuide entre les premières dents.