fupérieure du corps depuis ie fommet de la tête julqu auprès de
l ’origine de la queue, & for les côtés du corps : le mufeau, le
Iront, les côtés de la tête, la gorge, le deflous 8c les côtés du co u ,
la poitrine , les ai fiel les , le ventre, les aînés, les feflès & les quatre
jambes étaient couverts de deux fortes de poils ; les uns avoient
la même confiftance que les foies des cochons , quoiqu ils fuflènt
beaucoup plus petits ; ils étaient d’une couleur blancheatre ,
mêlée d’une teinte de jaune ou de roux ; les plus longs avoient
foize lignes. II fe trouvoit entre ces foies un poil plus abondant,
fiilè & g r is , brun ou châtain : il n’y avoit for les pieds & for
la queue qu’un poil court , lifte & peu fourni, qui fembloit être
de même nature que les foies.
Ces deux animaux fe reflèmbloient parfaitement par la figure
du mulèau; il était mince & terminé par un cartilage noir &
arrondi : le nez était plus gros que la partie du mulèau qui y
aboutifloit ; il n’avoit en aucune façon la forme du groin des
cochons, & il différait beaucoup du nez des chiens, for-tout en
ce que ie nez des hérilfons était plus gros que la partie du
mulèau qui y touchoit-, que les ouvertures des narines étaient
plus éloignées l’une de l’autre, & que les bords extérieurs de
chaque narine étaient repliés en arrière & crénelés ; d ailleurs la
lèvre fopérieure ne s’étendoit pas julqu’au deffous du nez, comme
dans le chien. Il s’en falloit plus d’un demi-pouce que la ievre
inférieure ne fut auffi longue que le nez , ce qui rehdoit la
mâchoire du deffous & la face inférieure du mufeau en quelque
façon refîèmblantes à la mâchoire du deffous & à la face inferieure
du groin du cochon , & la grofîèur du liez était encore
une refîèmblance entre ces hérilfons & les cochons. Mais la
différence effentielle confifloit en ce que ie nez du hérifion ne
seievoit pas, comme le groin du cochon, au deflus de la partie
du mulèau à laquelle il touchoit , qu’il n était pas aplati par
devant , & que les ouvertures des narines n’étoient pas dirigées
en avant comme celles des cochons. Cependant il paroilfoit
qu’en général ces hérilfons relfembloient plus au cochon qu’au
chien par la figure du mufeau, & plus au chien qu’au cochon
rar celle du nez , confidéré féparément.
J ’ai obfervé plufieurs autres hérilfons en Bourgogne , &
d’autres pris dans les parcs de Verfailles & dans la forêt de
Compiegne, je les ai tous trouvés reflèmblans à ceux dont je
viens de faire la defcription; & s’ils différaient par la grandeur
ou par quelques teintes de couleurs , ces différences ne m’ont
paru être que des variétés telles qu’il doit s’en trouver entre
des individus de même efpèce en différens âges.
' Cependant M . Perrault rapporte dans (à defcription du hérifi
fon * , qu’il en a dilféqué de deux elpèces différentes ; il s’exprime
en ces termes.
« Les Naturaliflés font les hérilfons de deux elpèces, dont
la différence ell prilè de la figure du mufeau , qui eft lo n g , «
pointu & fèmblable au groin d’un pourceau dans les uns, & ce
plus c o u r t, plus moufle & fèmblable au mulèau d’un chien «
dans les autres, dont i’elpèce eft appelée canine : l ’autre elpèce ce
eft la plus commune; «
Des quatre hérilfons que nous avons diflëqués , il y en avoit «
deux de chacune de ces elpèces ; mais nous les avons trouvés «
différenciés en autre cholè que dans la forme du mulèau ; car ils «
étaient encore différens par là couleur de tout leur corps, par la «
groflèur & par la figure de leurs piquans, mais principalement ce
par la grandeur de tout l’animal, qui eft la feule différence que ce
Oppien met entre les deux elpèces de hériffon dont il parle. «c
* Mémoire pour fervirà l’Hift. Nat. des animaux., fécondé partie, page j.6.