pourquoi on donne à cette partie du bois de cerf le non*
d’empaumure. Chaque perche s’étend en dehors & un peu en
arrière, & en haut par là partie inférieure; enfuite elle le recourbe
en haut, 8e un peu en avant 8c en dedans; enfin elle fe termine,
au deflûs de i’empaunuire, par des andouillers dont les principaux
font dirigés obliquement en dedans, 8e les autres en avant :
il y en a auffi qui penchent en arrière, 8c quelquefois en dehors *.
Dans les bois de cerf qui portent vingt-quatre andouillers, il doit
s’en trouver neuf for l’empaumure de l’une des perches au moins.
Il arrive quelquefois, mais très-rarement, qu’il fe forme une
feconde empaumure à l’extrémité du troifième andouiller, ou
que le maître andouiller pouffe une petite branche : on peut en
voir des exemples dans la defcription de la partie du Cabinet
qui a rapport à i’Hifloire Naturelle du cerf ; on y trouvera aulîï
des Angularités dans la conformation de certains bois, que l’on
appelle bizarres parce qu’ils font difformes.
La lace inférieure (N,fig■ 3 , p l XIII ; P, fg- J, oit
eft repréfentée la face inférieure d’une dague , 8c Q, fig- 6 , qui
repréfente la face inférieure de la perche d’un cerf de trois
ans), de chacune des perches du bois de cerf eft convexe, 8c
hériffée de petites pointes qui font pofées fort près les unes des
autres, 8c qui laiflènt entre elles de petit® cavités. La face
fopérieure des prolongemens de l’os frontal a auffi des pointes
8c des cavités; les pointes s’engrènent réciproquement de part
8c d’autre dans les cavités correlpondantes, de forte que le bois
* L’empaumure a eu différens noms qui défignoient fa forme : Iorfque les
andouillers qui font au dcfïus, & que l’on nommoit efpois, étoient tous placés
à la même Hauteur, on fuMituoit le nom de trochureà celui d’empaumurej
& lorfqu’elle étoit ronde, au lieu d’être plate , & que les efpois fe trouvoient
diflribués autour en forme de couronne, on lui donnoit le nom de couronne*
V°y^ la Vénerie, par du Fouilloux,
fient â l’os par une forte d’articulation en formé de foture. Si
l’on fait une coupe longitudinale au milieu du bois 8c du prolongement
de l’os frontal Iorfque le bois renaît, on voit diftincle-
ment les dents de la future. Après avoir fcié longitudinalement
des daoues de chevreuil naiffantes, 8c le prolongement de l’os
du front, j’ai féparé l’os 8c la dague avec peu d’effort, 8c j’ai vû
de part 8c d’autre les dents 8c les cavités de la foture ; mais
iorfque le bois du cerf, du daim, du chevreuil, 8cc. a pris tout
fon accroiffement, 8c qu’il eft devenu dur 8c folide à un certain
point, on ne diftingue plus dans les coupes que l’on fait le long
du bois 8c du prolongement de l’o s , aucun vertige de la foture
qui les unit , on n’y aperçoit aucun jo in t, 8c il femble que
l’os 8c le bois ne forment qu’une feule 8c même pièce, fi on
n’en juge que par la dureté 8c par le poli : quelque effort que
l’on emploie, on ne peut arracher le bois; on parvient piuftôt
à le cafter, qu’à le féparer de l’os à l’endroit du joint oblitéré:
cependant ce joint doit fe former de nouveau, 8c le bo is doit
fe détacher naturellement dans le temps de la mue. Pour concevoir
cette opération de la Nature, qui paroît fi fingulière dans
des productions animales, il faut la comparer à celle qui fe fait
dans les fruits lorfqu’ils fe détachent de l’arbre au temps de leur
maturité.
Lorfque le bois eft tombé, la face fupérieure des prolon-
gemens de l’os du front relie à découvert; mais bien-tôt le
périofte 8c les tégumens qui embralfent chacune des couronnes
en l’entourant , s’alongent, leurs bords fe réunifient fur la
face fupérieure , 8c forment fur cette face , une maflè qui
a une confiftance molle, parce qu’elle contient beaucoup de
fàng, 8c qui eft revêtue de poils courts, à peu près de la même
couleur que celui de la tête de l’animal : cette maflè fe prolonge
Oij