» F ranc e p o u r les v en d re . C e s c h a t s , au com m e n c em e n t
» .qu e nous fumes dans la G u a d e lo u p e , é to ie n t te llem en t
» a c co u tum é s à fe repaître d e p erdrix i. d e to u r te r e lle s ,
» d e g r iv e s & d ’autres p e tits o ife a u x , q u ’ds ne daign o ien t
» pas regarder les rats ; mais le g ib ie r étant a c tu e llem ent
» fo r t d im in u é , ils o n t rom p u la trêve a v e c les r a ts , ils
leur fo n t b o n n e gu e rre ( a), &c. » E n général les chats
ne fo n t p a s , com m e le s c h ie n s , fujets à s ’altérer & à d é ,
g én é re r io r fq u ’ on le s tranfporte dans les climats chauds.
« L e s chats d ’E u r o p e , d itB o fm a r i, tranfportés en G u in é e ,
» ne fo n t pas fujets à ch an g e r c om m e les ch iens , ils
ga rdent la m êm e figure ( b ) , & c . » Ils fo n t en e ffe t
d ’une nature b eau cou p plus c o n fia n te , & c om m e leur
d om e ftic ité n ’ e ft ni auffi en t iè r e , ni auffi u n iv e r fefie ,
ni p e u t-ê tr e aufiï anc ienne que c e lle du c h i e n , il n eft
pas furprenant q u ’ils a ient mo ins varié. N o s chats d o -
m e f t iq u e s , q u o iq u e différens les uns des autres par les
co u leu rs , ne fo rm en t p o in t d e ra ces d iftiné le s & féparées;
le s feuls climats d ’E fp a gn e & d e S y r ie , ou du C h o r a z a n ,
o n t p ro d u it d e s variétés confiantes & qui fe fo n t p e r p
é tu é e s : on p o u r ra it en c o r e y jo in d re le climat d e la
p r o v in c e d e P e - c h i - ly à la C h in e , o ù il y a des chats
à lon g s p o ils a v e c les o re illes p e n d an te s , que les dames
C h in o ife s aiment b e au co u p (c). C e s chats d om c ftiqu e s
(a) Hift. gén. des Antilles, par le P. du Tertre, Tome II, p. ; o 6.
(b) Voyage de Guinée, par Bofman, page 240g.
(c) Hiftoire générale des voyages, par M . l’abbé Prévôt, tome V I ,
page 1 0.
à oreilles pendantes, dont nous n’avons pas une plus
ample defcription , font fans doute encore plus éloignés
que les autres qui ont les oreilles droites, de la race
du chat fuivage, qui néanmoins eft la race originaire
& primitive de tous les chats.
Nous terminerons ici l’hiftoiré du chat, & en même
temps l’Hiftoire des animaux domeftiques. Le cheval,
l ’âne, le boeuf, la brebis, la chèvre, fe cochon, le
chien & le chat font nos feuls animaux domeftiques :
nous n’y joignons pas le chameau, i’éiéphant, le renne
& les autres, qui, quoique domeftiques ailleurs , n’en
font pas moins étrangers pour nous , & ce ne fera
qu’après avoir donné l ’hiftoire des animaux fàuvages de
notre climat que nous parlerons des animaux étrangers.
D ’ailleurs, comme le chat n’eft, pour ainfi dire, qu’à
demi-domefiique, il fait la nuance entre les animaux
domeftiques & les animaux fàuvages ; car on ne doit
pas mettre au nombre des domeftiques des voifins incommodes
tels que les fouris, les rats, les taupes, qui,
quoiqu’habitans de nos maifons ou de nos jardins, n’en
font pas moins libres & fàuvages, puifqu’au lieu d’être
attachés & fournis à l’homme ils le fuient, & que dans
leurs retraites obfcures ils confervent leurs moeurs, leurs
habitudes & leur liberté toute entière.
On ajyû dans l’hiftoire de chaque animal domeftique,
combien l’éducation , l’abri, le foin, la main de l’homme
influent fur le naturel, fur les moeurs, & même fur la
forme des animaux. On a vu que ces caufes , jointes à