qu’une légère teinte de fauve qui le trouvoit près de l’anus, elle
était prelque entièrement blanche. J’ai vû d’autres lièvres qui
n’avoient pas cette teinte de fauve, il m’a paru auffi que la couleur
roufîè qui eft répandue, for diverfes parties du corps de ces
animaux, était plus ou moins foncée fur différens individus ;
mais en général je n’ai aperçu aucunes différences marquées
dans lès couleurs des lièvres & des hafes oblèrvées, à peu près
dans le même âge & dans le même canton. L e duvet du corps
avoit environ un pouce de longueur, l’autre poil un pouce &
d em i, & il s’en trouvoit encore de plus longs qui étaient placés
à quelque drftance les uns des autres , & ■ qui avoient juiqu’à
deux pouces de longueur.
La piufpart des levrauts ont au fommet de la tête quelques
poils blancs qui forment une marque appelée l’étoile ; elle difo
paroît ordinairement à la première m ue , mais elle refte fur
quelques-uns fins s’effacer, même dans l’âge le' plus avancé, car
j’en ai vû un vieux qui l’avoit; & de quatre-vingts qui ont été
tués le même jour dans les parcs de Verfailles, il s’eft trouvé
une vieille halé qui était étoilée *.
L e lièvre (pl. x x x v i i i ) a la tête longue, étroite & arquée
depuis le bout du mufëau jufqu’à l’origine des oreilles ; le mufèau
eft gros, & les ouvertures des narines ont l’apparence d’une
féconde bouche placée à environ quatre lignes au defîus de l’ouverture
des lèvres, parce qu’il y a fur la cloifon des narines un enfoncement
qui paraît êtremnecontinuation de leurs ouvertures,1
' * Cette obfervatiôn m’a eté communiquée par M . le R o y , Inipéfleùr
des Parcs de Verfailles, qui contribue fouventà notre ouvrage par le goût
qu’il a pour I’Hiftoire Naturelle', par ,les connoiffances qu’il fait tirer.de tes
'recherches, par lès facilités que" lui donné Ta place, & par la faveur que M.
le Comte de Noaibcs â la bonté de nous accorder pour nous procurer ies
animaux qui nous font néceflàires. .
& qui les réunit toutes les deux en une feule fente auffi loimié
que la bouche; la lèvre fupérieure eft échancrée dans le-milieu,
& divifée prelque en entier par un fiilori allez large qui s’étend
jufqu’à l’enfoncement de la cloilôn des narines ; les yeux font
grands, ovales & placés à peu près lûr le milieu de la partie
lîipérieure des faces latérales de là tête. Il y a de chaque côté
de la bouche une ritauftache compofée de foies, dont ies plus
grandes ont quatre pouces & plus de longueur : elles font noires
près de la racine, & ’ blanches dans le" refte de leur étendue
julqu a l’extrémité ,' les ‘ plus petites font noires en entier ; il
s’en trouve auffi quelques-unes au delà des ouvertures des narines
au deffus & au deffous dés yeux. Les oreilles s’étendent en
arrière, elles lémblent lé toucher par la bafé, mais leurs pointes
font à quelque diftance l’une de l’autre, for-tout dans les femelles
que* les chaflèurs reconnoiffent à ce figne; l’ouverture, de l’orejlle
eft tournée de côté, iè bord antérieur lé recourbe en dedans,
& le poftérieur eh dehors. Le corps du lièvre eft alongé &
à peu près de la même grolîèur for toute la longueur ; la queue
quoique fort courte, lé replie en haut; les jambes de devant
font courtes & minces, principalement dans la partie inférieure
de l’avant-bras ; la partie des jambes de derrière qui correfpond
à la jambe de l'homme rieft pas plus greffe à proportion que
l ’avant - bras ; mais le pied de derrière, le métatarfe & le tarie
dénotent par leur grofîèur, de même que les lombes, que l’on
appelle le rable, la force que le lièvre a pour la courfé, & la
longueur des jambes de derrière marque la facilité, avec laquelle
il s’élance en avant. II y a quatre doigts dans les pieds de derrière
& cinq dans ceux de devant, chaque doigt eft terminé par un
ongle de grofîèur médiocre , qui eft caché dans le,poil; car tous
les pieds font velus en entier , & il lé trouve for la partie pofté-
L 1 iij