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 Vc  „q.ft  qUe la  crainte  ou  la  néceffité  qui  les  clifperfe 
 'ou  les  fépare.  ; t  ’ 
 ’  Le  cerf eft en  état d’engendrer  à l’âge de  dix-huit  
 mois,  car  on  voit des  daguets,  c’eft-à-dire,  des  cerfs  
 nés  au printemps  de  l’année  précédente,  couvrir  des  
 Juches  en  automne,  &  l’on  '‘doit  prefumer  que  ces  
 accouplemens  font  prolifiques.  Ce  qui  pourroit  peut-  
 être  en  faire  douter,  c’eft  qu’ils  h ont  encore  pris  
 alors  qu’environ  la  moitié  ou ïes  deux  tiers  de  leur  
 accroiffement ;  que  les  cerfs  croiffent  &  groffiffent  
 jufqu’à l’âge  de huit ans, &  que  leur  tête  va  toujours  
 en  augmentant  tous  les  ans  jufqu’au  même  âge : mais  
 Ü faut  obferver  que  le  faon  qui  vient  de  naître  fe  
 fortifie  en  peu  de  temps  ;  que  fon  accroilfement  
 efj  prompt  dans  la  première  année , &  ne  fe rallentit  
 pas  dans  la  féconde  ;  qu’il  y  a même  déjà  furabon-  
 dante  de  nourriture ,' puifqu’il pouffe  des  dagues ,  &  
 c’éfi-là  le  figne  le  plus  certain  de  la  puiffance  d’engendrer. 
   Il  eft  vrai  que  les  animaux  en  général  ne  
 font  en  état  d’engendrer  que  lorfqu’ilsont pris  la plus  
 :grandé  partie  de  leur  accroifferheiit ;  mais  ceux  qui  
 ont un  temps  marqué'pour  le  rut,  ou  pour  le  frai,  
 femblcnt  faire  une  exception  à  cette  loi. Les poiffons  
 ‘fraient  & produifent  avant  que  d’avoir  pris  le  quart,  
 ôü  même  la  huitième  partie  de  leur  accroiffement:  
 èi'  tfahs  les  animaux' quadrupèdes,  ceux  qui,  comme  
 le  cerf,  l’élan',  le  daim,  le  renne,  le  chevreuil, ‘&c. 
 ont un rut bien marqué, engendrent  auffi plus  tôt  que  
 les  autres  animaux. 
 Il y a tant de rapports entre la nutrition, la production  
 du bois,  le rut &  la génération, dans ces animaux, qu’il  
 eft  néceffaire,  pour  en bien  concevoir les  effets  particuliers, 
   de fe rappeler  ici  ce  que  nous  avons  “  établi  
 de.plus.'général &  de  plus certain au  fujet de  la génération  
 :  elle dépend en rentier de la furabondance de  la  
 noutriture.  Tant  que  l’animal  croît  ( &  c’eft  toujours  
 dans  le  premier  âge  que  l’açcroiffement  eft  le  plus  
 prompt  )j.  la  nourriture  eft  entièrement  employée, à  
 l’extenfion ;  au développement du corps;  il n’y a donc  
 nulle  furabondance ,  par conféquent nulle production ,  
 nulle  fécrétion  de  liqueur féminale ,  &  c’eft par  cette  
 raifon que  les jeunes animaux  ne  font pas  en état d’engendrer  
 : mais ■ lorsqu'ils  ont  pris  la plus grande partie  
 de leur accroiffement,  la furabondance commence à fe  
 manifefter par de nouvellesproduétions. Dans l’homme,  
 la barbe,  le  poil,  le  gonflement des mamelles,  l’épa-  
 nouiffement des parties  de  la génération,  précèdent la  
 puberté. Dans  les  animaux  en général , &  dans  le  cerf  
 en particulier, la furabondance fe marque par des. effets  
 encore  plus  fenfibles;  elle  produit  la  tête,  le  gonflement  
 des  daintiers  b,  l’enflure  du  col  & de  la gorge , 
 a  Vbye^  les  chapitres  XI,  I I I ,   I V   du  fécond  volume  de  cet  
 Ouvrage, dans  Iefquels il  eft queftion de la reproduction,  de la nutrition  
 &  de laigénération. 
 b  Les  daintiers du  cerf  font  fes  tefticules.