IV a v a n t - p r o p o s .
Ouvrage, en ieur envoyant de Ton propre mouvement
plufieurs morceaux rares & précieux, & en donnant
des ordres pour qu’ils euffent à la Ménagerie toutes les
facilités néceflaires pour la defcription des animaux.
Nous devons à cet égard des remercimens publics à
M . le Comte de Noailles que nous avons fouvent
importuné, & qui ne s eft jamais laffe de nos importunités;
mais c om b ien nen devons-nous pas au Minière
éclairé fous les ordres duquel nous avons le
bonheur de travailler ! homme d’E'tat, homme de
Guerre, homme de Lettres, il eft & feroit tout fu-
périeurement. II a eu la bonté d entrer avec nous
dans le détail de notre travail, il nous a guidés par
fes lumières, aidés de fes avis, & nous a procuré les
fecours qui nous étoient néceflaires pour avancer notre
Ouvrage. Nous efperons donc en donner dans la fuite
trois volumes en deux ans, comme nous 1 avions piomis
dans notre projet imprimé; c’eft tout ce qu’il eft pof-
fible de faire, attendu le grand nombre de gravures
dont on ne peut fe difpenfer , & qui font toutes faites
avec foin for des deffeins d’après nature. Les planches
du feptième volume font gravées, & nous avons déjà
trois cens deffeins pour les volumes foivans. Le fixième
volume que nous donnons aujourd’hui, contient les
animaux de chaffe ; le foptième volume contiendra
tout ce qui nous refte à donner for les animaux de
A V A N T - P R O P O S . v
ce pays-ci, dont le nombre n’eft pas aufti grand qu’on
pourrait l’imaginer, puifqu’il fe réduit à trente-fept ou
trente-huit efpèces différentes dans les quadrupèdes ;
mais les animaux étrangers font en bien plus grand
nombre, nous n’efpérons pas de pouvoir les décrire
tous avec autant d’étendue que les animaux qui fe
trouvent en France : il y en a que peut-être nous ne
verrons jamais : il y en a que le hafard pourra nous
préfenter, mais que nous ne pourrons acquérir pour
en faire la diffeélion. Cependant nous en avons déjà
obfervés & décrits en entier un affez grand nombre;
nous n’épargnons rien pour nous en procurer d’autres;
nous en faifons venir des pays étrangers par le moyen
de nos correfpondans ; nous achetons ceux que l’on
amène en France, & qu’on veut bien nous vendre,
nous les gardons dans une ménagerie en Bourgogne,
pour obferver leurs moeurs avant de les difféquer, &
nous ne regrettons ni les foins, ni la dépenfe que ces
recherches occafionnent. Nous commencerons donc
par donner l’hiftoire de ceux dont nous: aurons fait
une defcription complète : nous en avons déjà affez
pour remplir les huitième & neuvième volumes,
& dans l’elpace de deux ans nous efpérons bien qu’il
nous en viendra d’autres ; enfoite nous pafferons à
ceux que nous ne connoîtrons qu’à l’extérieur, & au
défaut de nos propres obfervations for les parties
a iij