porte celui de hère : des bolîèttes croiflent & s’alongènt, elles
deviennent cylindriques, & dans cet état on leur donne le nom
de couronnes a ; elles font terminées par une face concave, fur
laquelle pofe l’extrémité inférieure du bois. Le premier que porte
le cerf ne fe forme quapres là première année; il n’a qu’une
fimple tige fur chaque couronne, fuis aucune branche, c’eft
pourquoi on donne à ces tiges le nom de dagues (fig. i & 2 ,
vl. x i i i ) , & au cerf celui de daguet tant qu’il elt dans là feconde
année : mais à la troifième, au lieu de dagues, il a un bois dont
chaque perche (A ,fg ■ J ; B, fig.-4) jette deux ou trois branches
(C D E , fig' 3 ; FG, fig- |g | que l’on appelle cors ou andouillers ;
alors l’animal ell nommé jeune cerf : ce nom lui relie jufqu’à
la fixième année. Le bois de la quatrième porte trois andouillers
d’un côté, & trois ou quatre de l’autre (pl i x ) , car leur nombre
n’elt pas fixe; mais lorfqu’ils font mal femés, c’ell-à dire, en nombre
impair, on les compte comme s’il y en avoit un de plus lùr la
perche qui en a le moins, & dans tous les cas on prend 1 extrémité
(H, fig- 3; F fig '-f) de chaque perche pour un andouiller:
quatre andouillers d’un côté & cinq dp l’autre paient pour dix, &c .
A quatre & cinq ans le jeune cerf peut porter huit ou douze
andouillers, cependant on ne l’appelle cerf de dix cors b jeupe-
ment qu’à l’âge de fix ans. Quoiqu’il ait alors douze ou quatorze
andouillers , ce grand nombre ne fait pas changer là dénomination
de cerf de dix cors; &. dans les années foivantes on le nomme
ï Voyez les Mém. pour feryir à l’Hiftoire Naturelle des animaux, dreffés
par M. Perrault. IL’ part, -page 6S.
‘ a Les noms de cors & de chevillure ont été donnés autrefois au fécond
& au troifième andouiller de chaque perche, mais tous les andouillers font
compris fous le nom de cors dans la dénomination du cerf de dix cors ; &
on dit encore aujourd’hui une tête bien chevillée, lorfque les andouillers font
bien conditionnés, ,
grand
D U C E R F. TOC/
grand vieux cérf, & alors on fait plus d’attention à la grolfeur &
à la conformation du bois, qu’au nombre des andouillers.
L ’extrémité inférieure de chaque perche ell entourée d’un
rebord (I{, fig. 3; L, fig. 4 ; p l x i i i . AB, fig. i , pl. x iv ) en
forme d’anneau, que l’on nomme la meule. C e rebord ell parfemé
de tubercules appelés pierrures, & il y a lùr les perches, ou lùr
le mérain, fi on veut défigner les deux perches par un lèui mot,
& fur la partie inférieure des andouillers, d’autres tubercules plus
petits, appelés, perlons ; ceux-ci font foparés les uns des autres
dans quelques endroits, par des filions qui s’étendent le long du
mérain & des andouillers, & que l’on nomme les gouttières.
A mefure que le cerf avance en â g e , le bois ell plus haut &
plus ouvert, c’elt-à-dire que les perches font plus éloignées l’une
de l’autre, le mérain ell plus gros, les andouillers font plus longs,
plus gros & plus nombreux, les meules plus larges, les pierrures
plùs grolfes & les gouttières plus grandes. Cependant à tout âge
il arrive dans ces parties des variétés, qui dépendent de la qualité
des nourritures & de la température de l’air.
Q n appelle maître andouiller celui (CD ,fig . 1 , pl. x i v )
qui ell près de la meule; il fort dij côté antérieur de la perche;
s’étend en avant & fe recourbe un peu en haut & en dehors.
Il y a deux autres andouillers ( E F G H) fer chaque perche,
qui ..ont à peu près la meme direéfion; mais le feçond andouiller
(E F ) ell ordinairement plus près du premier (C D ) que du
troifième (G H ) , & celui-ci efl prelque à égale dillance de la
meule (A B ) & de la bifurcation ( 1 K) de la perche. Cette
bifurcation na que deux branches fimples dans les jeunes cerfs
( M , fig- 3 - p l x i i i ) ; elle en jette plufieurs dans les années
luiyantes , alors 1 endroit ( I, fig. 1 , p], x iv ) de la bifurcation
S élargit en quelque forte comme la paume de la main, c’eft
Tome V I Q