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 venir d’Allemagne,  où les Empereurs ont dans  tous  les  
 Jemps  pris  le  nom  de  Céfàr. 
 La  tête  des  cerfs  va  tous  les  ans  en  augmentant  en  
 groffeur &  en  hauteur,  depuis  la fécondé année de  leur  
 vie  jufqu’à  la  huitième  ;  elle  fe  foutient  toujours  belle  
 & à peu près la'même, pendant toute la vigueur de l ’âge ;  
 mais  lorfqu’ils  deviennent  vieux ,  leur tête décline  auffi.  
 .On  peut  voir  ci-après,  dans  la  defcription  du  cerf,  
 celle  de  là  tête  dans  les  différens  âges.  Il  efb  rare  
 que  nos  cerfs  portent  plus  de  vingt  ou  vingt-deux  an-  
 douillers,  lors  même  que  leur  tête  eft  la  plus  belle,  &  
 ce  nombre  n’eft  rien  moins  que  confiant;  car  il  arrive  
 fouvent  que  le  même  cerf aura  dans  une  année  un  certain  
 nombre  d’andouillers,  &  que  l'année  lùivante  il  
 en  aura plus  ou moins,  félon  qu’il aura eu plus ou moins  
 de  nourriture &  de  repos :  & de  itiêfne  que  la grandeur  
 de  la  tête  ou  du  bois  du  cerf dépend  de  la  quantité  de  
 la  nourriture,  la  qualité  de  ce  même  bois  dépend  auffi  
 de  la  différente  qualité  des  nourritures  ;  il  eft,  comme  
 le  bois  des  forêts, grand,  tendre  &  affez  léger  dans  les  
 pays humides  &  fertiles ;  il  eft  au  contraire  court,  dur  
 &.  pefant  dans  les  pays  fecs  &  ftériles. 
 II  en eft de même encore de la grandeur & de la  taille  
 de  ces  animaux,  elle  eft  fort  différente  félon  les  lieux  
 qu’ils  habitent :  les  cerfs  de  plaines,  de  vallées  ou  de  
 collines  abondantes  en  grains,  ont  le  corps  beaucoup  
 plus  grand  &  les  jambes  plus  hautes  que  les  cerfs  des 
 montagnes  feches,  arides  &  pierreufes ;  ceux-ci  ont  le  
 corps  bas,  court  &  trapu  ;  ils  ne  peuvent  courir  aulfi  
 vite  ,  mais  ils  vont  plus  long-temps  que  les  premiers ;  
 ils  font  plus  médians.,  ils  ont  le  poil  plus  long  fur  le  
 maffacre ; leur tête eft ordinairement baffe & noire, à peu  
 près  comme  un  arbre  rabougri,  dont  l’écorce  eft  rembrunie  
 ,  au  lieu  que la tête  des  cerfs  de  plaines eft haute  
 &  d’une  couleur  claire  &  rougeâtre  comme  le  bois  &  
 l’écorce  des  arbres  qui  croiffent  en  bon  terrein.  Ces  
 petits  cerfs  trapus n’habitent  guère les  futaies, & fe  tiennent  
 prefque  toujours  dans  les  taillis  ,  où  ils  peuvent  
 fe  fouftraire  plus  aifément  à  la  pourfuite  des  chiens  :  
 leur venailbn  eft  plus  fine ,  &  leur chair  eft  de  meilleur  
 goût  que  celle  des  cerfs  de  plaine.  Le  cerf de  C o r fe 1  
 paroît  être  le  plus  petit  de  tous  ces  cerfs de  montagne,  
 il  n’a guère  que  la moitié  de  la hauteur  des  cerfs  ordinaires  
 ;  c ’eft ,  pour  ainfi  dire,  un  baffet  parmi les  cerfs;  
 il a  le  pelage■ b brun,  le  corps  trapu,  les  jambes  courtes.  
 Et  ce  qui  m’a convaincu  que  la  grandeur Sc  la  taille  des  
 cerfs  en  général  dépendoit  abfolument  de  la  quantité  
 &  de  la  qualité  de  la  nourriture,  c’eft  qu’en  ayant  fait  
 élever un  chez moi,  &  l’ayant nourri  largement pendant  
 quatre  ans,  il  étoit  à  cet  âge  beaucoup  plus  haut,  plus  
 gros,  plus  étoffé  que  les  plus  vieux  cerfs  de  mes  bois,  
 qui  cependant  font  de  la  belle  taille. 
 Le pelage  le plus  ordinaire  pour  le  cerf eft  le  fauve; 
 *  Voye\ la planche XI. 
 6  Pelage,  c’eft la couleur du poil du  cerf, du dain, du chevreuil.