
EUPHORBIA PARA L I A S L.
Euphorbe maritime.
Nom. allemand: Meeres-Wolfsmüch.
d anglais; Sea Spurge.
Fleurit: Juillet—Août. 2J..
S ystème d e L in n é : Cl. XXI. 0 . I. Monoecia Monandria.
S ystème de D e Cà n d o l l e : Vasculaires Dicotylédonées. Ord. Fuphorbiacées.
Caractères génériques. Voir le N°. 70^, Vol. IX.
Caractères spéc if iq u e s . Plante glabre et glauque, à racine longue, multicaule; tiges dressées dures-r
à feuilles imbriquées, nudes à la base; ombelle à 3—5 rayons courts bifides; feuilles coriaces intègres, les-
inférieures plus courtes linéaires-elliptiques obtuses , les supérieures oblongues un peu pointues; celles de
l’ombelle ovales à base cordiforme; les florales réniformes-cordées mucronulées; involucre caliciforme; cornes
des glandes courtes divariquées; capsule déprimée, un peu rugueuse, à trois sillons profonds ; graines blanches
ovales lisses.
Se distingue de ses congénères E. Esula L. et E. Cyparissias L. principalement par la racine longue, par
les tiges dures et les feuilles plus grandes et coriaces; ce dernier caractère est très prononcé dans les exemplaires
séchés. Les feuilles des tiges stériles sont plus densément serrées que celles des tiges fertiles. Les
dernières sont souvent munies sous l’ombelle de nombreux rameaux fleuris. Les glandes de l’involucre caliciforme
sont jaunes, en croissant à pointes courtes, à sinus souvent dentelé.
E xplication de la planche, a. Fleur avec les bractées; b. Fleur séparée; c. id. coupe verüc.; d. ovaire,
coupe horiz»; e. étamines (fleurons mâles); f . capsule et graine (gross.).
L ie u natal. L’ar.éal de cette plante classique, désignée par T héophraste et P l in e sous le nom de
Tithymalbs parhalias, s’accorde remarquablement avec celui du Glaucium luteum Scop. (Vol. XTV N°. 1061)
non moins connue dans l’antiquité. Elle est originaire sur les côtes maritimes sablonneuses du mondé
ancien: Grèce, Asie-mineure, Syrie, Palestine, Egypte, Afrique septentr., et partout aux bords de la
Méditerranée; puis à Madère et aux Iles Canaries, en Espagne, Portugal, France, Gde Bretagne, tout le
long de l’Atlantique, plus rare vers le Nor-d; en Belgique seulement vers le frontières de France (Crép in ) y
et en quelques endroits des côtes neêrlandaises. Plus au Nord et à l’Est elle manque complètement. Sa présence
à Madère et aux Canaries lui assigne à juste titre une place parmi lès plantes dites Atlantiques. Il
paraît qu’ on l’a confondue ci-devant avec l’E. Pithyusa L.; mais celle-ci diffère assez d’elle par ses bractées
soudées et son por-t nain et serré, sa hauteur, qui ne dépasse pas V* pied, et son aréal borné aux côtes
méditerranéennes.
P ays-ba s . Dans le 16e siècle elle n’était pas rare aux dunes des côtes hollandaises et flamandes. Notre
célèbre Dodonée en donne une-description et des gravures, qui par leur exactitude méritent notre admiration.
De notre temps elle a été désignée à sept endroits de la côte occidentale jusqu’à l’extrémité septentrionale
de l’isthme, qui forme la prov. de Nord-Hollande. L’exemplaire du dessin, trouvé sur les dunes de Voorne,
près de l’embouchure de la Meuse, dans les années 1869 et 1870, m’est communiqué par M. M. W . B eye-
rinck, étudiant à l’Ecole Polytechnique de Delft. •— A Voorne elle n'est pas rare. — A Zandvoort près de
Harlem, lieu indiqué dans le Prodr. Flor. Bat., je-n’ai jamais réussi à la trouver ; probablement elle y a disparu.
Usage. Aux temps anciens les Euphorbes indigènes jouissaient d’une grande réputation comme remède
anti-hydropique, et peut-être elles mériteront encore l’attention à cet égard, — Notre espèce me semble bien
recommandable pour la plantation des dunes maritimes; ses longues racines peuvent contribuer à retenir
le sable mouvant.