M, Cuvier, sur le muscle d’attache de l’animal, j’en
écarte les genres tridacne etliippope, qui me semblaient
appartenir à celte famille. Elle se réduit maintenant aux
cinq genres qui suivent : bucarde, car dite, cjpricarde,
hiatelle et isocarde.
BUCARDE. (Cardium.)
Coquille équivalve , subcordiforme *, à 'crochets pro-
tubérans } à valves dentées ou plissées en leur bord
interne.
Charnièt-e ayant quatre dents sur chaque valve, dont
deux cardinales rapprochées et obliques, s’articulant
en croix avec leurs correspondantes 5 et deux latérales
écartées, intrantes.
Testa oequivalvis . subcordata 3 natibus prominulis 3
walvis margine interno dentatis veî plicatis.
Cardo , in utraque valvâ, dentibus quatuor : duobus
cardinalibus approximatis, obliquis, mutua insertione
se se cruciatim excipientibus j duobus lateralibus re-
motis insertis,
O B S E R V A T IO N S .
Les bucardes constituent, parmi les Conchifères, un
genre nombreux en espèces, fort intéressant, très-naturel,
bien caractérisé par les dents de la charnière, et qui a été
très-bien déterminé par Linnoeus. Ce sont des coquilles
marines bivalves, équivalves , presque équilatérales , libres,
dans lesquelles la protubérance des crochets est fort remarquable
, et qui ont en général la forme d’un coeur.
Eli es sont, effectivement^ assez généralement connues sous le
nom de coeurs , nom qui leur fut donné d’abord par Langius ,
et ensuite par Dargenville, etc. 3 mais comme ces auteurs,
dans leur détermination , n’avaient égard qu’à la forme extérieure
de la coquille , ils donnèrent aussi le nom de coeur à
quantité de coquilles qui ne sont pas du genre cardium. Cette
considération a engagé Bruguière à changer le nom français
coeur, en celui de bucarde, afin d’éviter la confusion introduite
principalement par Dargenville.
La plupart des bucardes ont, comme les vénéricardes ,
les peignes, etc., la convexité de leurs valves garnie de
côtes longitudinales plus ou moins éminentes, et souvent
chargées de stries , d’écailles tuilées ou d’épines 3 mais l’intérieur
des valves est en grande partie lisse, et n’est sillonné
que vers le bord.
Dans toutes les espèces, le ligament des valves est extérieur,
très-court, et les impressions niusculaires, qui sont
au nombre de deux, ont peu d’apparence.
L ’animal fait sortir , à l’un des côtés de sa coquille , deux
tubes inégaux j plus courts en général que ceux des conques
et des tellinacées , ciliés à leur orifice3 et à l’autre côté, un
grand pied musculeux, en forme de bras, plié ou courbé
en faux. Dans quelques espèces, on prétend que l’animal
file, lorsqu’il veut s’attacher aux corps marins.
Les bucardes vivent ordinairement enfoncées dans le sable,
a la proximité des cotes. On en trouve dans toutes les mers
connues, et on reconnaît, parmi les fossiles de l’Europe ,
quelques espèces qui ne vivent maintenant que dans les mers
de l’Océan asiatique.
E S P È C E S .
Point d’angle particulier sur les crochets, et le côté
antérieur au moins aussi grand que le postérieur.
1, Bucarde exotique. Cardium costatum.
C. testd ventricosâ, subglobosâ, suboequiualui ; costis eleyatis ,
carinatis, concavis ; latere antico hiante.
Cardium costatum. Lin. Gmel. n°. 1. Brug. Dict. n°. a.
List. Gônch. t. 327. f. 164. Rumph. Mus. t. 48. f. 6.