un cordon médullaire longitudinal, gangiionné dans
toute sa longueur, celui des mollusques, des conchifères,
et autres, ne présente que des ganglions épars en difle-
rens points du corps, et non une rangée longitudinale
de ganglions sur un cordon médullaire particulier.
Cette différence de forme et de disposition, dans les
deux sortes de systèmes nerveux citées, est assurément
très-grande, et tient effectivement à deux sortes particulières
de forme et de disposition dans les parties des animaux
qui les offrent. Mais on ne s’aperçut point que
chacune de ces sortes de systèmes nerveux appartenait à
une suite très - nombreuse d’animaux divers, qu’il 11e
peut être convenable de réunir tous dans une même
classe, parce que , de part et d’autre, leur organisation
présente, dans ses degrés d’avancement et de composition
, des différences très-remarquables,
Ainsi, de même que le système nerveux à cordon
médullaire gangiionné parait commencer dans les vers,
se montre clairement dans tous les insectes, s’étend ensuite
dans les arachnides, les crustacés , les annelides f
et se retrouve encore dans les cirrhipèdes, étant partout
le propre d’animaux munis d’articulations dans
toutes ou dans certaines de leurs parties; de même
aussi, le système nerveux à ganglions épars et sans cordon
médullaire noueux n’est point borné à ne se montrer
que dans les mollusques, a une origine bien plus
éloignée, paraît effectivement commencer dans une
branche qui se sépare des polypes., et appartient à des
animaux évidemment de différentes classes, tels que nos
tuniciers, nos conchifères et nos mollusques. Il y constitue
donc la branche fort étendue des animaux inarticulés
? dont j’ai fait mention dans le premier volume.de
l’Histoire naturelle des Animaux sans vertèbres [p.
et nos mollusques , qui terminent cette branche ,,sont les
seuls qui aient une tête, le plus souvent oculifère. Tous
les animaux inarticulés dont je viens de parler, offrent,
dans la forme et la disposition de leurs parties, ainsi que
dans leurs facultés diverses , des différences très-grandes
qui les distinguent des animaux munis d^articulations.
Leur peau est toujours molle , peu de leurs parties sont
réellement paires et symétriques, et l’infériorité de leurs
facultés, relativement aux animaux articulés , s’étend
même, parmi eux, jusqu’à ceux qui ont l’organisation
la plus composée.
Les mollusques sont sans doute ceux des animaux
inarticulés dont la composition de l’organisation est lé
plus avancée vers le perfectionnement dont elle peut
être susceptible. Eminemment* distincts des conchifères>
puisqu’ils ne sont pas, comme ces derniers, essentiellement
testacés, et qu’aucun d’eux ne saurait produire
une coquille bivalve, articulée en charnière, on sent
néanmoins qu’ils les suivent et en proviennent réellement.
En effet, les animaux inarticulés des conchifères sont
généralement dépourvus de tête et d’yeux; mais lorsque
des animaux de cette sorte furent parvenus à s’allonger,
à sortir de dessous les lobes de leur manteau, en un
mot, à dégager la partie antérieure de leur corps, une
tête distincte, mobile et saillante., put se développer à
cette extrémité antérieure, et dès lors commença l’existence
de la nouvelle forme d’animaux qui appartient aux
mollusques. Or, la tête, qui fait partie de cette forme,
d’abord un peu et ensuite complètement démasquée, a
pu alors développer aussi des organes particuliers, utiles