O B S E R V A T IO N S .
Le genre des trigonies fut établi par Bruguière, d’après
l ’examen d’un individu fossile dont il parvint à voir là
charnière de l’une de ses valves, de celle qui n’a que deux
dentsj et il ne sut point que la valve gauche en avait quatre,
disposées par paires, et dans une situation propre à recevoir
entre elles les deux dents de l’autre valve* Depuis ,
nous avons eu occasion de compléter le caractère des trigonies,
le voyage de M. Pérou à la Nouvelle Hollande nous
ayant fait connaître une espèce vivante , quoique appartenant
à une division particulière du genre.
Les trigonies sont des coquilles régulières, libres , très-
înéquilatérales, qui, par leur aspect, semblent tenir un peu
des cardites et des bucardes, mais, néanmoins , paraissent
voisines de la famille des arcacées. GeS coquilles se rapprochent
des noyades par les rapports qu’elles ont avec la cas-
talie.
La plupart des espèces de ce genre ne sont connues que
dans l’etat fossile j ce sont des coquilles trigones, anguleuses ,
sillonnées ou tuberculeuses au dehors, et qui sont du nombre
des coquilles pélagiennes, c’est-à-dire qui ne vivent que dans
les grandes profondeurs de la mer. On les trouve, en effet ,
toujours fossiles, avec les gryphées, les ammonites, etc. ,
dans les terrains schisteux ou d’ancienne formation, et dans
les argiles des lieux montagneux. Ces coquilles trigones et
anguleuses paraissent former une division particulière dans
le genre; et il faudra les distinguer de celles qui ont une
forme presque orbiculaire, à la manière des peignes, et dont
on a un exemple dans l’espèce vivante rapportée par Pérou.
Celle-ci, qui est très-nacrée ? paraît moins pélagienne que
les trigonies fossiles.
SANS VERTÈBRES. 63
E S P È C E S .
1. Trigonie peçtinée. $ rigonia pectinata.
T. testd suborbiculatâ, radiatim costatâ, intus margaritaced ;
costis e lev at is verrucosis subasperist; margine plicato.
Trigonia margaritacea. Annales du Mus. 4- P- 355. pl. 67. f. 2.
Habite les mers de la Nouvelle Hollande, à l’île King, et ailleurs.
Mus, n°. Coquille précieuse, decouverte par Pérou ; véritable
trigonie, mais d’une section particulière du genre. Elle a , au
dehors, l’aspect d’un peigne sans oreillettes. Largeur, 4^ à 46 millimètres.
C’est la seule espèce vivante connue.
2. Trigonie scabre. Trigonia scabra.
T. testd ovato-trigond, anterius productâ, multicostatd ; costis
transversis tuberculato-scabris ; tuberculis crebris, parris, pro-
minulis.
Encyclop. pl. 237. f. 1. a , b, c, d.
Trigonia spinosa? Sowerby, Conch, min. n°. 16. p. 196..'t. 86.
Habite........ Fossile de S.-Paul-Trois-Châteaux, département du
Puy-de-Dôme. M, Ménard. Mon cabinet. Le corselet a aussi
des rides transverses , mais à tubercules plus petits.
3. Tri goniè crénelée. Trigonia crenulata.
T. testd ovato-trigond, anterius productâ, multicostatd; costis
transversis, arcuatis, obliqué crenatis ; crenis oblongis creber-
rimis.
Habite,..,. Fossile des environs du Mans. Cabinet de M. Menard.
Coquille voisine de la précédente;'mais, au lieu de tubercules
élevés , ses côtes sont chargées de crénelures allongées et transverses.
4* Trigonie rude. Trigonia aspera.
T. testa ovato-trigond, subcompressâ, anterius productâ; costis
transversis, remotis, tubcrculato-asperis ; pube elevato-carinatd,
loevigatiore.
Encyclop. pl. 237. f. 4. a> b , c.
Habite..... Fossile dev ... Mus. n°. Les tubercules de ses côtes sont
« peu serrés , inégaux, presque pointus. Le corselet ofîre deux lignes
longitudinales un peu scabres, sur chaque valve.
5. Trigonie dédale. Trigonia doedalea.
T. testd ovato-rhombeâ, subanguLatd, depressiusculd ; lateris an