vertèbres. Mais, outre cette compression singulière du corps,
les quatre ailes que porte sa crête dorsale, et ses branchies
très-particulières que M. Cuvier a déterminées, ont autorise
ce savant à conserver le genre scyllcea de Linné, après en
avoir rectifié les caractères. Ainsi, le genre dont il s’a g it,
quoique avoisinant les tritonies par ses rapports, en est véritablement
distinct. Le corps de la scyllée est plus gélatineux
que celui des autres tritoniens, demi-transparent, très-
comprimé sur les côtés, et fort élevé au milieu, où il porte
quatre ailes membraneuses. Sur la face interne de ces ailes,
sur le dos lui-même, et sur la crête caudale, se trouvent les
branchies qui ressemblent à de petites houppes touffues de
filamens très-déliés, que l’animal étend dans l’eau. La tête
est peu apparente m, elle offre une bouche petite, dirigée en
bas, près de l’extrémité antérieure du sillon , et porte deux
tentacules comprimés , élargis , ondulés , étroits à leur base,
susceptibles de s’allonger plus ou moins. La face inférieure
ou le pied est creusé, dans presque toute sa longueur, d’un
sillon profond dont les bords sont renflés, et par lequel l’animal
embrasse les tiges des fucus auxquelles il s’attache ou
se suspend. On ne connaît à la scyllée pas plus de manteau
qu’aux mollusques des genres précédens. Ce que nous avons
dit des tentacules de cet animal ne concerne que leur partie
inférieure toujours en saillie ; e t , en effet, cette partie , dilatée
vers son sommet, a le bord supérieur double, et n’est
réellement qu’un cornet ou fourreau très-aplati, dans lequel
rentre ou sort au gré de l’animal l’autre extrémité du tentacule.
ESPÈCE.
i. Scyllée pélagienne. Scjllæà pelagica.
Scyllcea pelagica. Lin. Gmel. p. 31/[n.
Cuv. Ann. du Mus. 6. p. ^j6. pi. or* f. i , 3, ^.
Scyllcea Gh'omfodeiisis. Gmel. n°. a.
'Eorsk. Fauri. arab. p. io3. n°. i 3.
Habite dans différentes mers. Mus. n°.
T É T H Y S . (Téthys.)
Corps charnu, demi - transparent, oblong , rétréci
en pointe postérieurement , terminé antérieurement
par un manteau large, semi-circulaire, en forme de
vo ile , recouvrant et débordant la tête. Bouche située
sous le voile, en forme de trompe. Deux tentacules en
saillie au-dessus de la base du manteau. Branchies dorsales,
saillantes, nues, en houppes rameuses, disposées
en deux rangées longitudinales. Orifices de la génération
et de l’anus sur le côté droit.
Corpus carnosum, semi-pellucidum, oblongum, pos-
ticè attenuato acutum. anticè vélo lato, semi-circulari,
caput obtegente et marginante. Os infrà vélum, pro-
boscidiforme. Tentacula duo suprà basim vèli emi-
nentia. Branchioe dorsales, exsertoe, nudoe|fasciculato-
ramosce , biordinatoe : seriebus longitudinalibus. Orificia
generationis et aiii ad lotus dextrum.
o b s e r v a t i o n s .
On doit à M. Cuvier d’avoir reconnu les branchies des
téthys, et d’avbir montré qu’elles sont à nu et en saillie sur
le dos de l’animal, comme celles des autres tritoniens. Ces
gastéropodes, d une assez grande taille, ont le corps charnu ,
un peu transparent, ovale - oblong, et fort remarquable,
dans sa partie antérieure , par un manteau qui s’étend au-
dessus de la tête , la déborde , la cache entièrement, et forme
en s y épanouissant un voile large , arrondi, coloré, frangé
ou ondulé en son bord. Ce manteau se rétrécit inférieurement
, ce qui forme l’espèce de cou qui distingue la partie
anterieure de 1 animal du reste de son corps. Sous cet ample