l’une, superieure et plus petite, est en général plane; tandis
que 1 autre, inferieure et adhérente aux corps marins , est
plus grande et plus concave. La substance de ces valves est
formée de lames lâches ou mal unies entre elles.
Il n’y a pas de dents à la charnière; mais un ligament
élastique, placé dans une fossette oblougue, sous des crochets
qui s’écartent en dehors. La fossette est quelquefois superficielle,
peu apparente.
Une particularité fort remarquable qui appartient à un
grand nombre d’especes de ce genre, et qui paraît ne leur
etre commune qu’avec les spondylea, c’est qu’a mesure que
1 animal grandit et vieillit, il est forcé de se déplacer dans
sa coquille et de s’éloigner graduellement «le la base de sa
valve inferieure; or, en se déplaçant, il déplace en même
temps la valve superieure de sa coquille , ainsi que le ligament
des valves ; ce dont aucune autre coquille bivalve
n offre d exemple, si l’on en excepte les spondyles\ Il en résulte
qu avec l’âge, le crochet de la valve inférieure forme
un talon ou une espèce de bec saillant, qui est quelquefois
d une longueur considérable. On voit, en outre, que la fossette
dans laquelle le ligament des valves fut successivement
place, s allonge à mesure que la coquille s’agrapdit , et se
transforme en une gouttière striée transversalement, tandis
que la fossette ligamentale de la valve supérieure ne s’agrandit
point ou presque point.
Les huîtres sont, de tous les coquillages, ceux dont les
facultés paraissent les plus bornées ; immobiles sur le roc
ou sur les corps marins sur lesquels elles sont fixées , elles
n ont d’autre nourriture que celle que les flots leur apportent,
et ne donnent guère d’autre signe de vie que par leur
faculté d’entr’ouvrir et de refermer^ leurs valves. Cependant,
il paraît que , dans certaines circonstances, il ne leur est
pas impossible de se déplacer.
Malgré les réductions qu’il a fallu faire subir au genre
de 1 huître, tel que Linné l’avait établi, ce genre comprend
encore un assez grand nombre d especes que 1 on peut partager
en deux sections , en distinguant :
i°: Celles dont les bords des valves sont simples et unis;
a°. Celles qui ont les bords plissés.
L ’irrégularité de ces coquilles rend la détermination des
espèces souvent très-difficile.
E S P È C E S .
[ i ] Bords des valves simples ou ondes, mais point
« plissés.
ï. Huître comestible. Ostrea edulis.
O. testa ovato-rotundatâ, basi subattenuatâ ; membranis imbri-
catis, undulatis; valvâ superiore plana.
Ostrea edulis. Lin. Gmel. p. 3334-
Lis«. Conch. t. ig3. f. 3o.
Gualt. test. tab. ioa. fig. A , B.
Pennant, Zool. brit. 4- t. 6a. f. 70.
Chemn. Conch. 8. t. 74. f. 68a.
Encyclop. pl. 184. f- 7,8.
fb] V^ar. testâ uniauriculatd.
f^ar. testa cetate in collum elongatum basi productâ.
Habite les mers d’Europe. Mus. n°. Mon cabinet. C’est l’espèce
commune que tout le monde connaît, et que l’on mange. On
la de'tache des corps marins, pour l’usage ; on la conserve aussi
dans des parcs voisins de la mer, où l’eau se renouvelle dans les
grandes raare'es ; elle y prend une couleur verte , et est fort bonne.
Les lames de sa valve inférieure forment des cotes rayonnantes
interrompues. La variété [c] est singulière et n’est pas rare.
2. Huître pied-de-cheval. Ostrea hippopus.
O. testa rotundalâ, magnâ, crassâ; valud superiore plana: la-
mellis transuersis ereberrintis appressis.
Habite dans la Manche ; commune à Boulogne-sur-Mer. Mus. n°.
Mon cabinet. On la distingue constamment de la précédente , et
on la mange aussi; mais elle est moins bonne et moins facile à
digérer. Largeur, 120 millimètres.