à 1 animal, tels que deux yeux distincts , deux ou quatre,
quelquefois meme six tentacules, et des parties dures à
la bouche pour couper, broyer ou perforer des corps
concrets 5 organes que. ne peuvent posséder les animaux
des conchifères.
Ainsi, tant que les céphalopodes, malgré la singularité
de leur forme, feront partie de la classe des mollusques
£ parce que, réduits a ne connaître parmi ces
animaux que ceux de la famille des sépiaires, nous ne
sommes p^s sssez instruits a leur egard pour g u former
une classe separee et les caractériser généralement J ,
cette classe sera nécessairement la dernière des animaux
sans vertebres, et la dernière aussi de la série des animaux
inarticulés. L ’organisation, dans les animaux de
la classe dont il s agit, a obtenu effectivement le plus
haut degré de composition où elle pouvait atteindre dans
des invertébrés.
Cependant, chose étonnante! les mollusques, supérieurs
en composition d’organisation à tous les autres
animaux sans vertebres, sont réellement fort inférieurs
en facultés a beaucoup de oes derniers, et surtout dans
celles des mouvemens qui sont si avantageuses à l’animal.
En effet, quelle différence ne trouve-t-on pas entre
la facilite, la vivacité des mouvemens de la plupart des
insectes, des arachnides, e tc ., et la nature de ceux de
tout mollusque quelconque ! Quelle supériorité ne trouve-
t-on pas encore dans ces produits d’habitudes compliquées
, lesquels ressemblent tant à des actes d’industrie,
lorsque 1 on compare les manoeuvres diverses d’urf grand
nombre des animaux articules que nous venons de citer,
aux actions de presque tous les mollusques'. Ce furent
probablement ces considérations qui portèrent Linné,
dans sa classification des animaux , à reléguer les mollusques
dans ses vers, et à placer avant egix les insectes,
classe qui embrassait, selon sa méthode, tous les animaux
à pattes articulées.
Puisque les mollusques, malgré leur supériorité de
composition organique, sont si inférieurs en facultés ,
comparativement aux animaux articulés cités ci-dessus,
ne peut-on pas penser que, se trouvant sur la limite
supérieure Ndes animaux sans vertèbres , et occupant
particulièrement l ’intervalle qui sépare ces animaux de
ceux qui ont un squelette intérieur, ils ont eu à supporter
l’influence des changemens que la nature a été
obligée d opérer en eux pour arriver au plan d’organisation
tout-a-fait nouveau qui devait donner l’existence
aux animaux vertébrés ? Cette seule cause les eût déjà
exposes à une faiblesse de mouvement que n’ont pas
beaucoup d autres animaux sans vertèbres, et même à
une grande infériorité dans leur système de sensibilité,
si une autre cause n’eût encore concouru à borner ainsi
leur faculté de sentir et celle de se mouvoir.
Le pouvoir de la nature est borné, selon la circonstance
dans laquelle elle agit ; car là , elle ne saurait
faire autre chose que ce, qu’elle fa it, tandis qu’ailleurs
elle peut faire davantage : aussi n’a-t-elle pu exécuter
a 1 égard des animaux qui n’ont point d’articulations
ce qu’elle a pu faire pour ceux qui sont articulés.
Sans doute , les mollusques jouissent de la faculté
de sentir; mais cette faculté n’a pu acquérir aucune
energie dans ces animaux; le mode particulier de leur
système nerveux, à masses médullaires assez rares et
éparses, ainsi que l’état chétif de leur cerveau, paraissent
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