O R D R E T R O I S IÈME .
L E S TRACHÉLIPODES.
L e corps contourné en spirale dans sa partie postérieure,
cette partie étant séparée du pied , et toujours enveloppée
dans une coquille. L e pied libre , aplati, attaché à
la base inférieure du cou, ou à la partie antérieure du
corps, et servant à ramper. Coquille spirivalve engainante.
Les mollusques de cet ordre tiennent sans doute aux gastéropodes
par de grands rapports ; néanmoins ils en sont éminemment
distingués, en ce qu’au lieu d’avoir le corps droit,
ils l’ont, au contraire, contourné en spirale dans une grande
portion de son étendue, portion qui est toujours la postérieure*,
et en ce que leur pied, au lieu de s’y réunir dans
toute sa longueur, est libre en très-grande partie, et n’est
attaché qu’à la base inférieure du cou, ou au moins qu’à la
partie antérieure du corps. La portion de ce corps qui est
contournée en spirale ne sort jamais de la coquille; elle ne
le pourrait sans se rompre en certaines de ses parties, sa conformation
naturelle ne lui permettant pas de s’étendre ou
s’allonger en ligne droite. Si le pied de l’animal étendait
son adhérence le long de cette portion du corps, il serait
alors sans usage.
Tous les trachélipodes sont concbylifcres, et leur coquille,
ordinairement extérieure ou à découvert, est toujours plus
ou moins fortement contournée en spirale, s’étant moulée
sur le corps ou la portion du corps qu’elle enveloppe.
11 serait très-inconsidéré de dire que c’est à la forme spirale
de la coquille que l’animal doit sa conformation; car
cet animal, dans tous les temps, fut toujours antérieur à sa
coquille en existence, et c’est à lui seul que cette dernière
doit sa forme.
On a donne le nom de tortillon à la partie du corps des
trachélipodes qui ne sort jamais de la coquille. Quant à la
partie antérieure de ces animaux et à leur pied, ils peuvent
sortir de la coquille et y rentrer facilement.
Comme le tortillon, ou la partie du corps de ces mollusques
qui est séparée du pied, est naturellement et constamment
en spirale, et que néanmoins cette partie est très-diversifiée
dans sa courbure et même dans sa forme, selon
les races, elle a donné à la coquille qui la contient une
forme tout - à - fait semblable à la sienne. O r ,“cette forme
participe de toutes les modifications qu’offre la spiraîet du
mollusque, ou de son tortillon dans sa manière de tourner.
On sent que l’échelle de ces modifications est renfermée
entre ces deux limites, savoir ^ depuis la forme discoïde, où
la spirale tourne sur le même plan, comme dans les planor-
bes, jusqu’à la forme turriculée la plus allongée^ comme
dans les vis et les turritelles.
Ce n’est pas tout : non-seulement le tortillon fait participer
la coquille spirale à sa manière de tourner, mais il la fait
aussi participer aux modifications de sa propre forme. En
effet, depuis le tortillon qui est cylindrique, quelle que soit
sa manière de tourner, comme celui des scalaires, des dau-
phinules, des turbos, etc., jusqu’à celui, très-aplati, des
cones, des olives, etc., il y a une suite de modifications intermédiaires
qu’il est utile de considérer dans l’étude des