l’étude des différens modes d’organes qui servent à la. respiration,
et pour saisir les moyens qu’a employés la nature
pour effectuer la composition progressive de l’organisation
animale, ainsi que son perfectionnement, l’on considère les
caractères propres de chaque sorte d’organe respiratoire, il
sera dès lors évident qu’aucun mollusque ni aucun autre
animal sans vertèbres ne respire par un poumon, quoique
beaucoup d’entre eux respirent l’air libre ou en nature. D ailleurs,
indépendamment de la structure particulière et très-
connue de tout poumon, l’air n’y pénètre jamais que par la
bouche de l’animal, tandis que, dans tout organe respiratoire
distinct du poumon, le fluide respiré, quel qu’il soit, est
toujours introduit par une autre voie.
Confondre des objets si différens, dont chacun d’eux est
approprié au degré d’organisation auquel il appartient, et ne
peut exister que dans celle de ce degré, cest, a notre avis,
rendre impossible la connaissance de l’ordre de la nature
dans ses productions. En effet, dans le cours du régné animal,
une même fonction ne peut être executee que par un
organe ou système d’organes différemment modifié, parce
qu’il doit être en rapport avec l’état de l’organisation de
laquelle il fait partie.
Pour revenir à l’objet particulier dont nous nous occupons,
je dirai que les branchies, quoique se présentant sous mie
multitude de formes et de situations diverses, ne ressemblent
jamais néanmoins à un poumon. Cet organe respiratoire est
donc particulier; et on sait qu’il a la faculté de pouvoir
s’habituer à respirer l’air. En effet, quantité de crustacés qui
vivent presque continuellement sur la terre n y respirent
que ce dernier fluide avec leurs branchies. Si les eolimaces,
ainsi'que les lymnéens, ont une cavité branchiale semblable
à celle dés limaciens, et ne respirent que l’air libre,.cette
cavité est aussi la même que celle des mélaniens et autres
trachélipodes qui ne respirent que l’eau. Mais dans la première,
l’organe respiratoire ne présente au fluide respiré que
peu de surface; tandis que, dans la seconde, l’organe dont
il est question en offre une beaucoup plus grande. De part et
d’autre, ce sont toujours des organes branchiaux, mais
appropriés à la puissance de l’influence du fluide respiré, et
qui sont situés dans des cavités analogues.
Les limaciens comprennent cinq genres, savoir : onchide,
parmacelle , limace, testacelle et vitrine, dQnt voici
l’exposé.
O N CH ID E . ( Onchidium. )
Corps oblong, rampant, bordé de tous côtés par le manteau.
Tête en saillie sous le bord antérieur du voile; ayant
deux tentacules cylindracés et rétractiles. Deux appendices
auriformes aux côtés de la bouche : celle-ci en dessous et
dépourvue de mâchoires. Deux orifices distincts, l’un pour
l’anus et l’autre pour la respiration, disposés sous l’extrémité
postérieure du corps.
Corpus oblongum, repens, undiquè vélo marginatum.
Caput anticum , infra veli marginem prominulurn ; ien-
taculis duobus retractilïbus, çylindraceis. Appendices
duce auriformes ad oris latera. Os subtùs ; maxillis nullis.
Orificia ani et respirationis distincta, infra extremitatem
posticam disposita.
O 13 S E R V A T I O N S.
Les onchides qui, par leur aspect, semblent très-voisines des
limaces et des laplysies , sont néanmoins très-distinguées des premières
par la situation de leur anus et de leur cavité branchiale,