plus considérable que le cerveau lui - même ,- mais qui
n’en saurait faire partie.
Presque tous les mollusques ont des je u x à la tête ,
ou placés sur quelques parties soutenues par cette dernière
; e t , à l’exception de ceux des premiers genres de
nos ptéropodes qui n’ont encore pu en avoir, ceux ensuite
qui en manquent n’en sont privés que par un
avortement que leurs habitudes et les circonstances ont
produit.
Sauf les céphalopodes, particulièrement*les sèches,
les calmars et les poulpes, dont les yeux sont assez
gros et conformés presque entièrement comme ceux des
animaux vertébrés, les autres mollusques, parmi ceux
qui en sont munis, ont les leurs fort imparfaits, peu
propres à l ’usage de la vue , et presque uniquement
tentaculaires, c’est-à-dire, plus sensibles ou irritables
au contact des corps concrets qu’à celui de la lumière.
Ces yeux sont en général au nombre de deux ; mais
ils varient dans leur situation , selon les genres et quelquefois
les espèces des animaux dont il s’agit. Dans
quelques - uns, en effet, ils sont au sommet des tentacules
ou de deux des plus grands tentacules ; dans
d’autres, vers le milieu de ces parties, et dans d’autres
encore, à leur origine, soit latérale, soit presque dorsale.
Les tentacules constituent un organe qui n’est pas
le propre de tous les mollusques, mais dont beaucoup
d’entre eux sont pourvus. Ce sont des espèces de cornes
mobiles, non articulées, en cela fort différentes des
antennes et des palpes des insectes, et qui sont douées
d’un sentiment ou d’un tact très-fin , plus délicat que
celui des autres parties du corps de l’animal. Ceux des
mollusques qui en sont munis les portent sur la tête
et n en ont jamais moins de deux ni plus de six. Ces tentacules
varient dans leur structure interne ; car, dans les
limaces et les hélices, ce sont des espèces de tuyaux
creux qui ont la faculté de rentrer en eux-mêmes par le
moyen d’un muscle qui en retire l’extrémité jusque dans
1 intérieur de la tête, muscle qui enveloppe probablement
le nerf optique qui se rend à l’oeil 5 e t, dans d’autres
mollusques, ils paraissent composés de fibres longitudinales
entrecoupées de fibres annulaires , ce qui leur
donne la faculté de s’allonger ou de se raccourcir au gré
de l ’animal.
A la place de ces organes, les mollusques céphalopodes
portent sur la tête une raiigée de pieds ou d’espèces
de bras , disposés en couronne.
La bouche est en général armée de parties dures,
parce qu elle a des fonctions à remplir relativement aux
substances dont les mollusques se nourrissent. Dans les
uns, elle est courte et a presque toujours deux mâchoires;
et dans les autres, elle consiste en une trompe rétractile
, munie de petites dents à son orifice interne, et'n’a
point de mâchoires.
Ceux qui ont une bouche à deux mâchoires la présentent
sous deux formes et situations différentes. Tantôt
cette bouche bimaxillaire est verticale, et offre deux
fortes mâchoires cornées, édentées, crochués comme les
mandibules d’un bec de perroquet; et tantôt cette même
bouche est fort petite et placée au dessous de la tête, ou
presque à son extrémité antérieure. Elle s’y montre sous
la forme d un sillon, soit longitudinal, soit transversal,
selon les espèces, et termine cette partie de la tête qu’on
nomme le m a fieu x s’étend depuis la base des tentacules
Tome V I ,