à test solide, toujours remarquable par son bord supérieur
sinué ou onde. Elle l ’est quelquefois aussi par son
poids et sa taille; car l’une des espèces*de cette famille
nous offre la coquille la plus grande et la plus pesante
que l’on connaisse.
Je ne rapporte à cette famille que deux genres, savoir:
tridacne et hippope; ce dernier même n’offre encore
qu’une espèce connue.
T R ID A C N E . (Tridacna.)
Coquille régulière , équivalve, inéquilatérale, transverse
; à lunule bâillante. Charnière à deux dents comprimées,
inégales, anticales et intrantes. Ligament marginal,
extérieur.
Testa regularis , (équivalais , inoequilatera , transversa
; ano hiante. Cardo dentibus duobus compressis ,
inoequalibus, anticis, insertis. Ligamentum marginale,
externum.
O B S E R V A T IO N S .
Les tridacnes constituent un genre fort remarquable, que
Bruguière distingua le premier, et dont Linné confondit les
espèces parmi celles de son genre chama. Ce sont d’assez
belles coquilles, d’une taille souvent au-dessus de la moyenne,
et quelquefois tellement gigantesque, qu’une de leurs espèces
nous offre la plus grande et la plus pesante coquille qui soit
connue. Elles sont assez singulières par leur forme, par leur
bord supérieur toujours sinué ou ondé , et elles le sont plus
encore par les caractères de l’animal auquel elles appartiennent.
M. Cuvier nous a appris que l’animal dont il s’agit n’a
qu’un muscle transverse , répondant au milieu du bord des
valves [1 e Règne animal, etc. vol. 2. p. 47^]- Effectivement,
l’intérieur de la coquille n’offre qu’une seule impression musculaire
allongée, arquée, bordant le dessous du limbe supérieur,
et qui est plus large au milieu du bord des valves. Il
suit de là que les tridacnes, ainsi que l’hippope, n’appartiennent
point au premier ordre des conchifères , qu’elles
n’ont point de rapport avec les cames, et qu’elles forment
une petite famille presque isolée , à l’entrée des conchifères
monomyaires.
Les tridacnes , ayant leur lunule toujours ouverte et bâillante,
sont fortement distinguées par là de l’hippope. Par
l’ouverture de cette lunule ,v l’animal fait passer un paquet
de fibres tendineuses qu’il fixe aux rochers, et au moyen
duquel il s’y suspend , quelque grossè ou pesante que soit sa
coquille. Les dents de la charnière sont placées au côté antérieur,
sous le corselet. Dans la plupart des espèces, les
bords de l’ouverture de la lunule sont crénelés.
E S P È C E S .
x. Tridacne gigantesque. Tridacna gigas.
T. testâ maximâ, Ir ans ver sim ouata ; costis magnis, imbricato-
squamosis ; squamis brevibus arcuatis confertis ; costarum inters-
titiis non striatis.
-/Jri chama gigas? Lin. Gmel. p. âagg.
Rumph. Mus. t. 43. fig. B.
Bonan. recr. 2. f. 83.
List. Conch. t. 354. f- 191.
Chemn. Conch. 7. t. 49- f- 49^-
Encyclop. pl. 235. f. 1.
Favanne, pl. 5i. fig. B , 4-
Habite l’Océan indien. Mus. n°. Mon cabinet. Cette coquille, la
plus grande et la plus pesante connue, pèse, dit-on, jusqu’à cinq
cents livres. Celle dont les valves servent de bénitiers à l ’église
de S.-Sulpice, fut donnée à François Ier. par la république de
Venise. Quoique d’une grande taille, on en connaît de plus
grandes encore. La coquille est ventrue , n’a point de stries longitudinales
entre les côtes, et a les bords internes de sa lunule
crénelés.