§• II- Merveilles que Dieu fa it pour son peuple dans le désert.
9. Ils se réjouirent comme des chevaux dans de gras pâturages',
et ils bondirent comme des agneaux, en vous glorifiant, Seigneur,
qui les aviez délivrés.
10. Ils se souvenoient encore de ce qui étoit arrivé au pays ou
ils avoient demeuré comme étrangers, de quelle sorte la terre au:
lieu d’autres animaux, avoit produit une infinité de mouches, et le
fleuve au lieu de [poissons , avoit fait sortir de ses eaux une mnl-
titude innombrable de grenouilles.
11. Ils virent même enfin une nouvelle sorte d’oiseaux, lors-:
qu’ayant un grand désir de manger des viandes délicieuses, ils en
demandèrent à Dieu.
ia. Car il fit comme lever de la mer un très-grand nombre de-
cailles pour les satisfaire : la peine même ne tomba point sur les
pécheurs sans qu’ils en eussent eu des présages auparavant par de
grands tonnerres, parce qu’ils souffraient justement ce que leurs
crimes avoient mérité : 1
. 13 Car îls avoient traité des étrangers d’unemanière encore plus
inhumaine queles autres n’avoient fait: ceux-là ne recevorent point
des etrangers qui leur étaient inconnus; mais ceux-ci en ayant reçu
qu, ne leur avoient fait que du bien, les avoient réduits en servi-
tude.
14. Ces premiers mêmes ont été punis pour avoir reçu des étranger*
, comme s’ils eussent été leurs ennemis.
15. Mais ceux-ci tourmentoient très - cruellement ceux qu’ils -
avoient reçus d’abord avec joie, et qui vivoient déjà avec eux sous-
Jes memes lois.
16. Aussi furent-ils enfin frappés d’aveuglement, comme leS
premiers le furent à la porte du juste, lorsqu’ayant été couverts
tout-dun- coup d’épaisses ténèbres, ils ne pouvoient plus trouver
la porte de leurs maisons,
ü Car les élémens changent d’ordre entre eux sans perdre
neanmoins cette harmonie qui leur est propre, comme dans un
instrument de musique l’air se diversifie par le changement des
tons : c’est ce qu’on peut voir clairement par ce qui arriva alors.
18. Car les animaux de la terre paroissoient changés en ceux de
l’eau ; et ceux qui nageoient dans les eaux paroissoient sur la terre.
19. Le feu surpassant sa propre nature bruloit au milieu de
l’eau ; et l’eau oubliant la sienne ne l’éteignoit point.
20. Les flaipmes au contraire épargnoient la chair fragile des
animaux envoyés de Dieu , et elles ne faisoient point fondre cette
viande délicieuse, qui se fondoit néanmoins aisément comme la
glace. Car vous avez relevé et honoré en toutes choses votre
peuple, Seigneur, vous ne l’avez point méprisé , et vous l’avez
assisté en tout temps et en tout lieu.
F IN DE LA SAGES SE,