§. IL Dieu delivre ceux qui sont a lui,
10. Mais pour vos en fans les dents mêmes empoisonnées des?
dragons ne les ont pu vaincre; parce que votre miséricorde survenant
Tes a guéris.
11. Ils étoient mordus de ces bêtes, afin qu’ils se souvinssent de
vos préceptes, et ils étoient guéris à l’heure même , de peur que
tombant dans un profond oubli de votre lo i, ils ne missent un
obstacle à votre secours.
12.. Aussi n’est-ce point une herbe, ou quelque chose appliquée'
sur leur mal, qui les a guéris ; mais c’est votre parole, ô Seigneur,
qui guérit toutes choses.
13. Car c’est vous, Seigneur, qui avez la puissance de la vie et de
la mort, et qui menez jusqu'aux portes dé la mort, et en ramenez.
14. Un homme en peut bien tuer un autre par sa méchanceté ;
mais lorsque l’esprit sera sorti du corps il ne l’y fera pas revenir,
et il ne rappellera point l’ame lorsqu’elle se sera retirée.
15. Pour vous, Seigneur , il est impossible d’échapper à votrfe
main.
16. C’est pourquoi lorsque les impies ont déclaré qu’ris ne vous
connoissoient point, ils ont été frappés parla force de votre bras;-
et ils ont été tourmentés par des pluies extraordinaires, par des
grêles et par des orages , et consumés par le feu.
17. Et ce qu’on ne peut assez admirer, le feu brûloit encore
davantage dans l’eau même qui éteint tout ; parce que fout Fe
monde s’arme pour la vengeance des justes-
18. Le feu quelquefois temperoit son ardeur pour ne pas brûler
les animaux qui avoient été envoyés contre les impies ; afin que
voyant cette merveille, ils reconnussent eux-mêmes que c’étoitpar
un jugement de Dieu qu’ils souffroient ces maux.
19. Quelquefois aussi ce même feu surpassant ses propres forces T
redoubloit ses flammes au milieu des eaux, pour détruire tout ce*
qu’avoit produit cette terre injuste-
§. I I I . Manne donnée aux Israélites.
2.0. Mais vous avez donné au contraire à votre peuple la nourriture
des anges : vous leur avez fait pleuvoir du ciel un pain
préparé sans aucun travail, qui renfermoit en soi tout ce qu’il y
a de dél icieux, et tout ce qui peut être agréable au goût.
21. Car la substance de votre créature faisoit voir combien est
grande votre douceur envers vos enfans ; puisque s’accommodant k
la volonté de chacun d’eux, elle se changeoit en tout ce qui lui
plaisoit.
22. La neige et la glace soutenoietit, sans se fondre, la violence
du feu, afin que vos ennemis sussent qu’au même temps que la
flamme qui brûloit parmi la grêle, et qui étincelloit au milieu des
pluies, consumoittous leurs fruits,
23. Elle oublioit sa propre force pour servir k la nourriture des
justes.
24. Car la créature vous étant soumise comme k son Créateur t
redouble sa force pour tourmenter les méchans , et se ralentie
pour contribuer au bien de ceux qui mettent leur confiance en vous,
2Ô. C’est pourquoi l’une de vos créatures se transformant en
foutes sortes de goûts, obéissoit k votre grâce, qui est la nourriture
de tous, s’accommodant k la volonté de ceux qui vous té-
moignoient leur indigence ;
26. Afin que vos enfans que vous aimiez , reconnussent, ô Seigneur,
que ce ne sont point les fruits que produit la terre, qui
nourrissent les hommes ; maïs que c’est votre parole qui conserve
ceux qui croient en vous.
27. Car cette même manne qui ne pouvoit être consumée par
le feu, se fondent aussitôt qu’elle avoit été échauffée par le moindre
rayon du soleil ;
28. Afin que tout le monde sût qu'il faut prévenir le lever dit
Soleil pour vous bénir, et qu’on doit vous adorer au point du jour,
29. Car l’espérance de l’ingrat se fondra comme la glace de
Fhiver, et elle s’écoulera comme une eau inutile à tout,