2a P R O V E R B E S
7. J’apperçois des insensés , et je considère parmi eux un jeune
homme insensé,
8. Qui passe dans une rue au coin de la maison de cette femme,
et qui marche dans le chemin qui y conduit,
9. Sur le soir, à la fin du jour, lorsque lanuit devenoit npire et
obscure,
10. Et je vois venir au-devant de lui cette femme parée comme
une courtisanne, adroite à surprendre les âmes , causeuse et cour
reuse,
11. Inquiète, dont les pieds n’ont point d’arrêt, et qui ne peut
demeurer dans sa maison ;
12. Mais qui tend ses pièges au-dehors, ou dans les places pur
bliques, ou à un coin de rue,
§. 11. Eviter les attraits des femmes.
13. Elle prend ce jeune homme et le baise ; et le caressant avec
un visage effronté, elle lui dit :
14. Je m’étois obligée à offrir des victimes pour me rendre le
ciel favorable, et je me suis acquittée aujourd’hui dë mes voeux;
15. C’est pourquoi je suis venue au-devant de vous, désirant de
vous voir , et je yous ai rencontré heureusement.
16. J’ai suspendu mon lit , et je l’ai cgüvert de courtepointes
d’Egypte en broderie :
17. Je l’ai parfumé de myrrhe, d’aloès, et de cinnamome.
18. Venez, enivrons-nous de délices, et jouissons jusqu’au matin
de ce que nous avons désiré ;
19. Car mon mari n’est point à la maison , il est allé faire un
voyage qui sera très-long.
20. Il a emporté avec lui un sac d’argent; et il ne doit revenir à
la maison qu’à la pleine lune.
21. C’est ainsi qu’elle le prend au filet par de grands discours,
et l’entraîne par les caresses de ses paroles.
22. L u i, la suit aussitôt comme un boeuf qu’on mène pour servir
de victime, et comme un agneau qui va à la mort en bondissanf; ef
D E S A L O M O N . 23
11 ne comprend pas, insensé qu’il e s t, qu’on l’entraîne pour le lie r , 23. Jusqu’à ce qu’il ait le coeur transpercé par une flèche ; comme
si un oiseau couroit en grande hâte dans le filet, ne sachant pas
qu’il y va de la vie pour lui.
24. Ecoutez-moi donc maintenant, mon fils, rendez-vous attentif
aux paroles de ma bouche.
25. Que votre esprit ne se laisse point emporter dans les voies
de cette femme, et ne vous égarez point dans ses sentiers ;
26. Car elle en a blessé et renversé plusieurs, et elle a fait perdre
la vie aux plus forts.
27. Sa maison est le chemin de l’enfer, qui pénètre jusques dans
la profondeur de la mort.
C H A P I T R E VI TI.
§. I. La sagesse invite tout le monde.
1. L a sagesse ne crie-t-elle pas, et la prudence ne fait-elle pas entendre
sa voix ?
2. Elle se tient le long du chemin sur les lieux les plus hauts et
lesplus élevés : elle se met au milieu des sentiers, 3. Près des portes, à l’entrée de la ville, et elle parle en ces
termes :
4. C’est à vous, hommes, que je crie:e’estaux enfans des hommes
que ma voix s’adresse.
5. Vous, imprudens, apprenez ce que c’est que la sagesse; et
vous insensés , rentrez en vous-mêmes.
6. Ecoutez-moi : car je dirai de grandes choses ; et mes lèvres
s’ouvriront pour annoncer la justice. ‘
7. Ma bouche publiera lavérité, mes lèvres détesteront l’impiété.
8. Tous mes discours sont justes , ils n’ont rien de mauvais, ni
de corrompu.
9. Ils sont pleins de droiture pour ceux qui sont intelligcus,
et ils sont équitables pour ceux qui ont trouvé la science.