4. Celui qui observe les vents ne sème point; et celui qui considère
les nuées ne moissonnera jamais. 5. Comme vous ignorez par où I’ame vient, et de quelle manière
les os se lient dans les entrailles d’une femme grosse ; ainsi vous ne
connoissez point les oeuvres de Dieu, qui est le Créateur de toute*
choses.
§. II. Pensée de la mon.
6. Semez votre grain dès le matin, et que le soir votre main ne
cesse point de semer ; parce que vous ne savez lequel des deux
lèvera plutôt, ou celui-ci ou celui-là; que si l’un et l’autre lèvent,
ce sera encore mieux.
7. La lumière est douce, et l'oeil se plaît à voir le soleil.
8. Si un homme vit beaucoup d’années, et qu’il se réjouisse dan»
tout ce temps-là, il doit se souvenir de ce temps de ténèbres, et de
cette multitude de jours, qui étant venus, convaincront de vanité
tout le passé.
9. Réjouissez-vous donc, jeune homme, dans votre jeunesse;
que votre coeur soit dans l’alégresse pendant votre premier âge;
marchez selon les voies de votre coeur et selon les regards de vos
yeux , et sachez que Dieu vous fera rendre compte en son jugement
de toutes ces choses.
1 o. Bannissez la colère de votre coeur ; éloignez le mal de votre
chair, car la jeunesse et le plaisir ne sont que vanité.
C H A P I T R E XII.
§. I. Penser h Dieu dès la jeunesse.
1. S ouvenez - vous de votre Créateur pendant les jours de
Votre jeunesse, avant que le temps de l’affliction soit arrivé, et
que vous approchiez des années dont vous direz : Ce temps me
déplaît.
"*Cs.
Avant que le soleil, la lumière, la lune et les étoiles s obscurcissent,
et que les nuées retournent après la pluie ; 3. Lorsque les gardes de la maison commenceront a trembler ,
que les hommes les plus forts s’ébranleront, que celles qui avoient
accoutumé de moudre seront réduites en petit nombre, et deviendront
oisives, et que ceux qui regardoient par les trous seront
couverts de ténèbres :
4. Quand on fermera les portes delà rue, quand la voix de celle
qui avoit accoutumé de moudre sera basse , qu on se lèvera au
chant de l’oiseau , et que les filles de l’harmonie deviendront
sourdes.
5. Us auront même peur des lieux élevés, et ils craindront en
chemin. L’amandier fleurira, la sauterelle s’engraissera, et les câpres
se dissiperont, parce que l’homme s’en ira dans la maison de
son éternité, et qu’on marchera en pleurant autour des rues.
6. Avant que la chaîne d’argent soit rompue , que la bandelette
d’or se l’etire, que la cruche se brise sur la fontaine, et que la roue
se rompe sur là citerne ;
y. Que la poussière rentre en la terre dou elle avoit été tiiee,
et que l’esprit retourne à Dieu qui l’avoit donne.
§. î I. Tout est vanité. Compte q u il faudra rendre a Dieu.
8. Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité.
9. L’Ecclésiaste étant très-sage, enseigna le peuple, il publia ce
qu’il avoit fait ; et dans cette étude il composa plusieurs paraboles.
10. U rechercha des paroles utiles, et il écrivit des discours
pleins de droiture et de vérité.
11. Les paroles des sages sont comme des aiguillons et comme
d.es doux enfoncés profondément, que le pasteur unique nous a
donnés par le conseil et la sagesse des maîtres.
12. Ne recherchez rien davantage , mon fils. Il n y a point de fin
à multiplier les livres ; et la continuelle méditation de l’esprit afflige
le corps,
5 r N*