Theodoret, de saint Grégoire - le - Grand, de saint Bernard , ou même les
notes qui sont imprimées dans l’édition de Paris, 'en 02 vol. in-8°., ou celle
de Bruxelles , 40 vol. m-12. On s’est attaché plus particulièrement dans ces
éditions à donner le sens littéral, et l’on s’est aussi étendu sur le sens spirituel.
Gn ne peut pas douter que ce livre ne soit l’ouvrage de Salomon , puisqu’il
y est nommé, qu’il parle lui-même en son nom, et que , dans le corps de
l ’ouvrage, il paroit que c’est une espèce de dialogue entre lui et son épouse,
fille de Pharaon, où ils expriment mutuellement le désir qu’ils avoient de se
revoir, et l’afïliction qu’ils avoient d’être éloignés l’un de l’autre. Pour l’intelligence
de la lettre, sur laquelle on doit établir ensuite le sens spirituel de ce
cantique, il faut supposer que Salomon étoit occupé alors à bâtir le temple
e t son palais dans Jérusalem, et qu’il avoit laissé son épouse pendant une
partie considérable de temps en la cité de David, lit . 3, Reg. cap. 3 , 1 ? et
cap. 9 , v. 24, et que c’est cette absence qui a donné l’occasion à ce dialogue
ou à ces espèces de lettres, dans lesquelles, sous divers personnages et divers
caractères, l’épouse témoigne le désir du retour de Salomon, de voir la fin
des occupations qui le retenoient' à la v ille, chap. 5 , v. 6 et 7 , et l’éloignoient
de la campagne, dont elle lui vante les agrémens, pour l’obliger à y revenir.
Toutes les personnes qui entrent dans ce dialogue, tout poétique, peuvent
se réduire à quatre ; l’épouse , les filles de l’épouse, l’époux, les bergers ou
compagnons de l’époux ; tantôt l’époux et l’épouse y sont représentés comme
un roi et une reine, tantôt comme bergers et bergères, ou comme occupés £
la vigne ou à cultiver des jardins.
cantiquç
DES C ANT IQ U E S
DE S A L O M O N .
CHAP I T R E P R E M I E R .
i/ ré P O U S E,
1. Q u’ il me donne un baiser de sa bouche : car vos mamelles sont
meilleures que Je vin ;
2. Et elles ont l’odeur des parfums les plus précieux. Votre nom
est comme une huile qu’on a répandue : c’est pourquoi les jeunes
filles vous aiment.
,3. Entraînez - moi après vous : nous courrons à l’odeur de vos
parfums. Le roi m’a fait entrer dans ses appartemens secrets.
C ’est-là que nous nous réjouirons en vous, et que nous serons ravis
de joie, en nous souvenant que vos mamelles sont meilleures que
le vin. Ceux qui ont le coeur droit vous aiment.
4. Je suis noire, mais je suis belle, ô filles de Jérusalem^ comme
les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salomon. 5. Ne considérez pas que je suis devenue brune, car c’est le
soleil qui m’a ôté ma couleur. Les enfans de in.a mère seront élevés
contre moi. Us m’ont mise dans les Vignes pour les garder, et je n’ai
pas gardé ma propre vigne.
6. O vous qui êtes le bien-aimé de mon ame, apprenez-moi où
vous menez paître votre troupeau, où vous vous reposez à midi, de
peur que je ne m’égare en suivant les troupeaux de vos compagnons.
l ’ ré p o u x.
,7. Si vous ne le savez pas, ô vous qui êtes la plus belle d’entrç
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