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i 6. Tous les jours de sa vie il a mangé dans les ténèbres, dans
un embarras de soins, dans la misère et dans le chagrin.
17. J ai cru donc qu’il est bon qu’un homme mange et boive, et
qu’il se réjouisse dans le fruit qu’il tire de tout son travail qu’il
endure sous le soleil, pendant les jours que Dieu lui adonnés pour
la durée de sa v ie , et que c’est-là son partage.
18. Et quand Dieu adonné à un homme des richesses, du bien,
et le pouyoir d’en manger, de jouir de ce qu’il a eu en partage, et
de trouver sa joie dans son travail ; cela même est un don de
Dieu.
19. Car il se souviendra peu des jours de sa vie, parce que
Dieu occupe son coeur de délices.
C H A P I T R E VI.
§. I, V m ité des biens et des honneurs.
». l L y a encore un autre mal que j’ai vu s.ou.s le soleil, et qui est
ordinaire parmi les hommes ;
. 2. Un homme a qui Dieu a donné des richesses, du bien, de
l ’honneur, et à qui il ne manque rien pour la vié de tout ce qu’il
peut desirer ; et Dieu ne lui a point donné le pouvoir d’en manger,
mais un étranger dévorera tout: c’est là une vanité et une grande’
misère.
3. Quand un homme aurpit eu cent enfans, qu’il auroit vécu
beaucoup d’années, et qu’il seroit fort avancé en âge, si son ame
n’use point des biens qu’il possède, et qu’il soit même privé de la
Sépulture; je ne crains pas d’avancer de cet homme, qu’un avorton
vaut mieux que lui.
4. Car c est en vain qu’il est venu au monde, il s’en retournera
dans les tenebres, et son nom sera enseveli dans l’oubli.
5. Il n a point vu le soleil, et n’a point connu la différence du
pi en et du mal.
| II,
1 1. Vunité des avantages dont on ne jouit point.
6. Quand il auroit vécu deux mille ans, s’il n’a point joui de ses
t>iens ; tous ne vont-ils pas au même lieu?
7. Tout le travail de l’homme est pour sa bouche; mais son ame
jn’en sera pas remplie.
8. Qu’a le sage de plus que l ’insensé ? Qu’aie pauvre au-dessus
,de lu i, sinon qu’il va au lieu où est la yie ?
9. Il vaut mieux voir ce que l’on desire, que de souhaiter ce que
l ’on ignore. Mais cela même est une vanité et une présomption
d’esprit.
10. Celui qui doit être, est déjà connu par son nom; on sait
(qu’il est homme et qu’il ne peut pas disputer en jugement contre
un plus puissant que lui.
11. On discourt beaucoup ,von se répand£n beaucoup de paroles
»dans la dispute, et ce rfest que vanité.
C H A P I T R E Y IL
§. I. Borner la curiosité. Correction sage..
i . Q u’ e st - il nécessaire à un homme de rechercher ce qui est
.au-dessus de lui,lui qui igjiore ce qui lui est avantageux en sa vie
pendant les jours qu’il est qtranger sur la terre, et durant le temps
qui passe comme l’ombre ? Ou qui lui pourra découvrir .ce qui
jdoit être après lui sous le soleil ?
2,. La bonne réputation vaut mieux que les parfums précieux,
jet le jour de la mort que celui de la naissance. 3. Il vaut mieux aller à une maison de deuil, qu’à une maison de
.festin ; car dans celle-là on est averti de la fin de tous les hommes,
jpt celui qui est vivant pense à ce qui lui doit arriver un jour.
4. La colère vaut mieux que les ris ; parce que le coeur de celui
pèche est corrigé par la tristesse qui paroit sur le visage.
6. M