des Indes. Nous aurons occasion, dans la suite de cet ouvrage, de faire
connoitre plus particulièrement cette intéressante espèce.
La Colombe-Hérissée mesure en totali té de douze à treize pouces. Sonnerai
s’abuse en disant que sa taille est plus forte que celle du Ramier vulgaire.
Latham, en copiant le voyageur cité, commet la même erreur: le bec de
notre oiseau avoit un pouce depuis la pointe jusqu’aux angles des deux man-
dibules, qui se trouvent engagées dans une peau nue; cet espace dénué de
plumes se prolonge sur les joues, et aboutit derrière l’orifice des oreilles:
celles-ci sont seulement recouvertes de quelques poils; les ailes atteignent
vers le milieu de la queue, dont toutes les pennes sont d’égale longueur; le
tarse est couvert de plumes jusque vers l’origine des doigts. La tête, le cou
et la poitrine sont d’un beau gris blanchâtre; le reste du corps, les ailes et
le dessous de la queue sont d’un beau bleu-violet foncé; les grandes pennes
alaires n’ont de cette couleur que sur leurs barbes extérieures, les barbes
intérieures étant noirâtres. La queue, en dessus, est colorée d’un rouge
Cramoisi vif; les baguettes des pennes du centre sont d’un bleu foncé, mais
celles des plumes latérales sont de la même couleur que leurs barbes ; la partie
nue des joues est couverte d’une peau lisse, colorée d’un rodge incarnat; les
yeux, placés au centre de cette nudité, sont rouges, de même que la base
du bec, dont la pointe est jaunâtre; les pieds e lle s ongles sont d’un noir
bleuâtre.
Deux individus de cette espèce sont au Muséum de Paris ; ce Sont les
mêmes envoyés par Sonnerai pour le cabinet du roi : l’état de dégradation
où se trouvent ces oiseaux prouve évidemment contre l’opération destructive
des fumigations qu’on employoit autrefois pour garantir les oiseaux des insectes
rongeurs; procédé au reste bien plus dangereux et plus nuisible aux
collections d’histoire naturelle que les légions voraces des insectes destructeurs
: les soins qu’on prend aujourd’hui à la conservation de ce riche dépôt
font honneur à l’administration.
M. Le Vaillant nous a dit posséder un individu de la Colombe-Hérissée,
tué par lui dans ses voyages en Afrique.