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 sont plus longues. 
 Il  en  est  encore  de même  du  Pigeon  décrit  par Brisson  sous  
 le  nom  de  Pigeon  vert  des  Philippines,  et  que  ( a )  Latham  
 nomme  Pigeon Perroquet  {b) ;  il  est  d’un  tiers plus petit  que  le  
 Bizet,  tout son plumage est  d’un beau vert jaunâtre relevé sur la  
 poitrine par un  large plastron d’un  lilas  tendre. 
 Cet  oiseau,  selon  M.  de  Buffon,  ne  diffère de nos  Pigeons  
 fuyards que parla force  des  couleurs,  qu’il attribue à  l’influence  
 des  climats  chauds;  comme  si  le  climat  de  Ceylan  d’où  cette  
 Colombe  est originaire,  possédoit, le  pouvoir magique  de  diminuer  
 la  taille  et  de  changer  totalement  la  couleur  du  plumage  
 d’un  oiseau  qui,  dans  nos  contrées  tempérées,  est  d’un  bleu  
 couleur de plomb, en un vert jaunâtre éclatant et en lilas tendre! 
 Comment se peut-il que M.  de Buffon se soit porté si  loin dans  
 la malheureuse  idée  d’attribuer un si grand pouvoir à  l’influence  
 des  climats  chauds,  jusqu’à prétendre  que  sa  seule  influence  fut  
 capable de  répandre sur un oiseau  de  ces  contrées brûlantes  des  
 couleurs dont il ne porte pas les moindres indices dans nos climats  
 tempérés? Y  a-t-il seulement la plus légère teinte de  vert jaunâtre  
 dans le plumage  du Bizet ? 
 Le Pigeon vert dJAmboine  (c)  des pl.  enl.  i 63  n’a  pu  attirer  
 plus  particulièrement  l’attention  de  ce  naturaliste,  quoique  ce  
 Pigeon, ainsi que plusieurs autres qui lui ressemblent,  porte  des  
 caractères  bien distincts qui  le  séparent de  tous  ses  congénères; 
 (a)  Columba Vernans. Lath. Ind.  om.  v.  i , p .   5g g , sp.  aa. 
 \b) Parrot Pigeon.  Lath. Synops. v.  4 , P- n° 20- 
 (c)  Colomba Aromatica. Lath.  Ind.  om. v .  2 , p . 699,  sp.  23. 
 SU R   L’O R D R E   D E S   P IG EO NS .   i 3 
 caractères  que  nous  ferons  observer  plus  loin  en  établissant  la  
 division  des  petites  familles  ou  sections  qui  se  trouvent  dans  la  
 nombreuse  tribu  des Pigeons. 
 Le Pigeon de l’île de Saint-Thomas dont jiarle Marcgrave (a),  
 est encore  une  espèce particulière  ( b )  qui  appartient  à  la  petite  
 famille  des Colombars. 
 Je  trouve dans Sonnini  une  note de M. Virey  (g ) ,   qui  s’apercevant  
 aussi  de  la  grande  confusion  qui  règne  assez  généralement  
 dans  les  indications  si  peu  vraies  des  divers  auteurs,  et  
 présumant  qu’il  n’y   a  guère  de  caractères  spécifiques  pour  les  
 oiseaux  autres  que  les  couleurs,  propose  de  rassembler  dans  la  
 même  phalange  toutes  les  espèces  du même  genre  qui ont une  
 couleur  fort  dominante;  ainsi  les  Pigeons,  continue M.  Virey,  
 seroient distingués à peu près  comme les Papillons,  ces  groupes  
 faciliteroient l’étude  de ces animaux et soulageroient la mémoire. 
 Faut-il donc soulager la mémoire  aux dépens de  la Nature, et  
 est-il nécessaire  de  rejeter les moyens  qu’elle met à notre portée  
 pour reconnoître ét distinguer les individus  que  sa main a  crééa?  
 Ne  seroit - il  pas  plus  aisé  de  distinguer  ces  Pigeons  verts  par  
 des  caractères plus  évidents  que celui de la couleur du plumage?  
 Les  Pigeons  dont  M.  Virey  fait  l’énumération  diffèrent  assez  
 entre  eux pour qu’on  puisse facilement les reconnoître. 
 Le Pigeon indiqué par Hans Sloane (d ), qui est notre Colom- 
 (a)  Marcgrave y  Hist.  nat.  Brasil y  p.  213. 
 (b) Columba  St. Thomæ. Lath.  Ind.  om. v.  2 ,p. 600, sp.  24.. 
 (c) Buffon,   édit.  de Sonnini,  v.  7 ,  p.  2©4 ,  note. 
 (d) Sloane Jamaica,  p. 3 o2 ,  pl.  261  , f ig .  1.