plus brûlantes, où ils sont toujours les mêmes sans varier pour la
couleur du plumage ; ils habitent dans ces lieux avec les autres
espèces de Pigeons dont Buffon fait autant de rejetons du Bizet
ou du Pigeon fuyard, sans que cependant ces prétendus rejetons
s’allient jamais à leur souche primordiale ; ce qu’ils ne manqueraient
pas de faire si effectivement ils en tiraient leur origine.
Le Pigeon brun de la nouvelle Espagne, dont parle Buffon,
et que Fernandès nomme Cehoiloll (a), celui indiqué par le
même auteur sous le nom de Hoilotl (b), ainsi que le Kacahoi-
lot (c) sont des oiseaux trop vaguement désignés; les descriptions
que nous en avons sont si imparfaites, qu’elles nous mettent dans
l’impossibilité de distinguer les différences spécifiques. Il faudra
se résoudre à rayer ces Pigeons de la liste nominale jusqu’à ce
que des indications plus vraies nous les fassent mieux connoître.
Toutes tronquées que sont ces descriptions , Buffon n’a cependant
pas hésité à rapporter ces Pigeons à l’espèce indigène.
M. de Buffon dit plus loin : « Le Pigeon indiqué par M. Brisson
« sous le nom de Pigeon violet de la Martinique (¿),<et qui est
« représenté pl. n° 162 sous ce nom de Pigeon de la Martinique,
« ne nous paroît être qu’une très légère variété de notre Pigeon
« commun; celui de ce même auteur appelé simplement Pigeon
« de la Martinique, et qui est représenté dans les pl. enl. n° i/ji,
« sous la dénomination de Pigeon roux de Cayenne, ne forment
« ni l’un ni l’autre des espèces différentes de celle de notre Pigeon ;
Ça) Columba Mexicana. Lath. Intl. om. v. 2 ,p . 601, sp. 28.
(b) Columba Nævia. Lath. Ind. om. v . 2 ,p . 6 0 1 , sp. 29. Columba Iloiloil. ibid. sp. 3o.
(c) Columba Cærulea. ibid. sp. 3 i.
Çd) Columba Martinica. Lath. Ind. om. v. 2,p . 5g5 , sp. 7.
« on les appelle improprement Perdrix à la Martinique, où il n’y
« a point de vraies Perdrix, mais ce sont des Pigeons qui ne res-
« semblent à la Perdrix que par la couleur du plumage, et qui
«ne diffèrent pas assez de nos Pigeons pour qu’on doive leur
« donner un autre nom. »
Certes, il ne serait guère venu dans l’idée des naturels de la
M; trlinique de donner à cette espèce, ainsi qu’à plusieurs autres,
le nom de Perdrix, si par leurs observations, bien souvent mieux
fondées que tous nos systèmes, ilsn’avoient aperçu, entre le genre
de vie de ces Colombes et les allures des Perdrix, quelques' analogies.
Ce n’est donc pas la couleur du plumage qui a donné lieu
à cette dénomination de Perdrix, mais bien mieux la conformité
de moeurs entre ces Gallinacés et quelques espèces de
Colombes dont nous aurons occasion de parler plus au long en
décrivant les individus qui appartiennent à cette petite famille.
Buffon rapporte le Ramier donné par Edwards, pl. 76 (a) à
notre Bizet, sans prendre notice des caractères de dissemblance
qu’il dit exister entre ces oiseaux. Ce Ramier, qu’Edwards nomme
Pigeon brun des Indes, est plus fort de taille que notre Bizet ; il
a le corps plus long et plus fort, toute la région des yeux et des
oreilles est dénuée de plumes, et il relève souvent sa queue.
La Colombe voyageuse (b), quoique ayant la queue cunéiforme
et la taille alongée, n’a pas même fait d’exception : à en croire
Buffon, elle ne diffère de nos Pigeons fuyards et devenus sau-
(a) Columba Leucoptera. Lath. Ind. om. v. 2, p.2Ç)5, sp. 6.
( b ) Columba Migratoria. Lath. Ind. om. v. 2,p . 6 12 , sp. 70.