moderne, à qui nous sommes déjà redevables de plusieurs découvertes intéressantes
pour l’ornithologie, a trouvé l’espèce qui nous occupe vivant dans
une entière liberté, et pullulant dans l’état sauvage au milieu des antiques
forêts de l’Afrique méridionale (1). Thunberg a trouvé dans toutes les
contrées australes de l’Afrique cette Tourterelle à collier : elle se plait surtout
dans les lieux garnis de buissons. Cet biseau, dit-d, ne change jamais
de place sans rire ensuite, d’où lui vient son nom spécifique de Risoria. Ses
ris et ses hou-hou indiquent le lieu de sa retra ite ra chair rôtie est assez
sèche. On peut présumer, en combinant ces découvertes avec l’état de domesticité
où ce Pigeon se trouve réduit par-tout ailleurs, que l’espèce est
originaire d’Afrique, et considérer l’oiseau décrit par Brisspn, sous le nom
de Tourterelle à collier du Sénégal, ainsi que celui décrit par Le Vaillant,
pl. a68, comme le type de nos Tourterelles à collier.
Sonnini nous apprend qu’il a vu des Tourterelles à collier en Egypte, où
les habitants les aiment beaucoup et en prennent un soin particulier. Nous
ignorons si cet auteur a vu l’espèce en liberté, ou bien si elle s’y trouvoit,
comme chez nous, réduite à la domesticité.
La dénomination de Colombe à collier pouvant être appliquée à plusieurs
autres espèces qui portent aussi de ces colliers sur la partie postérieure du
cou, nous préférons de nous ranger de l’avis de Le Vaillant, et dadopter
la dénomination de Colombe Blonde, comme plus propre à distinguer cette
espèce.
Le Vaillant n’a rencontré des Tourterelles Blondes que sur les confins du
pays des Grands-Namaquois ; elles sont plus petites de taille que celles que
nous élevons en domesticité ; mais leur roucoulement est absolument le même.
Elles nichent sur les arbres, pratiquent un nid plat pareil à ceux que construisent
nos Tourterelles, et pondent deux oeufs tout blancs.
Cette espèce mesure en totalité dix pouces et demi ; ses ailes, lorsqu’elles
sont en l’état du repos, ont six pouces trois lignes. Tout son plumage est d’un
joli gris de perle, nué d’une légère teinte purpurine, blanchissant sur le
devant de la tête et sur les parties inférieures, et prenant un ton fauve
isabelle sur le dos et les ailes. Les rémiges sont noirâtres, bordées de fauve.
Les pennes de la queue sont cendrées en dessus, et toutes, excepté les deux
du milieu, terminées de blanc. La plus extérieure de chaque côté a aussi
ses barbes extérieures blanches : la partie supérieure du cou est entourée
( l ) V oyag es an Japon par le Cap de ltonne-Esperni.ee, to n . i , p. 33.
d’un collier noir d’environ deux lignes de largeur : le bec est noirâtre ; l’iris
et les pieds sont rouges.
La femelle diffère peu du mâle, sinon que son collier est plus étroit que
celui de ce dernier, et qu’elle a la poitrine d’une teinte plus claire.
Le mâle a beaucoup de tendresse pour sa femelle ; il se tient volontiers
auprès d’elle, sur-tout pendant la nuit, et cherche à lui témoigner son amour
par des sons qui ressemblent assez à l’éclat de rire. Il fait encore entendre
un son plaintif, mais qui n’a rien de désagréable, et qu’on peut rendre par
les syllabes kukuruku.
La Colombe Blonde, ainsi que plusieurs autres oiseaux, est sujette à
prendre une livrée entièrement blanche. Dans cet état, il seroit facile de
confondre l’espèce avec la véritable Colombe Blanche, qui est toujours de
cette couleur ; mais il suffira de dire ici que, sans prendre garde à la taille ni
aux formes totales de ces oiseaux, qui diffèrent sensiblement entre eux, il
est malgré cela facile de reconnoitre la Colombe Blonde Blanche. Outre que
tout le manteau et les couvertures des ailes conservent toujours dans celle-ci
une légère teinte isabelle, et que l’origine des pennes caudales est d’un ton
plus grisâtre, elle se distingue encore par les petites plumes qui forment le
collier, et sont toujours nuancées, vers leur extrémité, d’une teinte moins
blanche, qui forme le caractère distinctif de l’espèce.