En combinant les descriptions des voyageurs cités, nous pouvons conclure
que le Colombar-Waalia fait sa ponte, durant la saison pluvieuse,
dans la partie méridionale de l’Afrique, od il vit alors isolément pour
vaquer à l’éducation de sa progéniture; qu’il se transporte vers le nord
lorsque les jeunes Colombars sont en état de fournir à cette course, et que
dans ces parages l’espèce continue à vivre en grandes bandes.
Nous rie pouvons passer outre sans réfuter une erreur de M. Le Vaillant :
cet auteur dit a que le Ramier des Moluques, décrit par Brisson, tome I ,
« page i4 8 , et indiqué ensuite par Buffon comme une simple variété de
« notre Ramier d’Europe, est encore une espèce qui appartient à la même
« famille des Colombars, ce que nous avons vériflé sur plusieurs individus
« due nous avons vus (i). »
Si M. Le Vaillant ne terminoit point cette remarque par une assertion
si positive, nous la passerions sous silence; il est cependant certain que le
Ramier des Moluques de Brisson n’est pas un Colombar, comme le prétend
M. Le Vaillant, mais que c’est un Pigeon qui appartient à notre première
famille ; nous avons décrit cet oiseau sous le nom de Colombe-Muscadivore,
espèce à laquelle la description de Brisson, que M. Le Vaillant cite, se rapporte
parfaitement.
Le Colombar-Waalia mesure en totalité onze pouces et demi ; le bec a
dix lignes, il est très épais, les deux mandibules se renflent sensiblement
du bout, et forment ensemble une pince solide, qui est plus large que
dans toutes les autres espèces de cette famille. Le mâle a ïa tête et le cou ,
jusqu’à la poitrine, d’un gris légèrement nuancé de vert-olive; les sçapu-
1 aires, le dos, le croupion ainsi que les couvertures du dessus delà queue,
sont d’un vert-jaunâtre ; toutes les petites couvertures du poignet de l’aile
sont d’un violet tendre ; les grandes couvertures , les pennes secondaires et
les rémiges sont noires, bordées de jaune; le ventre est d’un beau jaune-
jonquille; l’abdomen est blanc; les couvertures inférieures de la queue sont
d’un roux-marron, terminées de roux clair; les pennes de la queue, qui
s o n t a u nombre de quatorze, sont toutes d’un gris-bleuâtre en-dessus, et
noires terminées de gris-clair en-dessous.
Le tarse est emplumé jusque vers la moitié de sa longueur ; le reste, qui
est dénué de plumes, est rouge, ainsi que les doigts; les yeux sont orangés.
La femelle est un peu plus petite que le mâle, dont elle se distingue
( l ) V o y ea Le r a i l la n t , O m ilh . i 'A f . , V. 6 , /,. 6 5 , nrliclc des Colomba, ».
encore en ce que le ventre n’est pas jaune ; cette partie, ainsi que toutes
les autres parties du corps, sont chez elle d’un vert-olivâtre uniforme ; du
reste, elle a en général les teintes moins vives que dans le mâle. Dans le
premier âge, le mâle ressemble beaucoup à la femelle adulte, et cette
dernière, dans le même état, n’a pas encore de violet aux épaulettes : cette
circonstance relative à la livrée du jeune Colombar-Waalia nous porte à
soupçonner que notre Colombar-Maitsou pourroit bien être le jeune mâle
de cette espèce; M. Le Vaillant est aussi de cet avis.
Nous avons vu que le Colombar-Waalia habite dans toute l’étendue de
l’Afrique; il est probable qu’il se trouve encore à Madagascar; il se nourrit
uniquement de fruits comme toutes les autres espèces de cette famille.
M. Raye de Breukelerwaert possède dans son cabinet les individus que
nous avons figurés dans nos planches.