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 et mathématiques. 
 L e   Secrétaire perpétuel p ou r les Sciences naturelles  certifie que ce qui  est ci-dessous est extrait du  procès-verbal  
 de  la   séance du  lundi  i 5  juin  1807. 
 Nous avons  été  chargés, M.  L a   C é p è d e   et  moi  ( C u v i e r ) ,   d’examiner douze figures  coloriées  
 de Pigeons, que mademoiselle P a u l in e   d e   C o u r c e l l e s   se  propose de faire entrer dans  un Ouvrage  
 sur l’Histoire Naturelle de  ce genre  d’Oiseaux,  et qu’elle  a soumis h  l’approbation de  la Classe. 
 Depuis  long-temps  les  naturalistes  ont  cherché  à  suppléer  à  la  pauvreté  du  langage  par  des  
 peintures  qui pussent faire saisir à l’oeil les  formes variées  des  objets peu connus. 
 La   première  idée en appartient,  dit-on, à Aristotej on voit encore dans quelques endroits de ses  
 écrits  des  lettres  qui  servoient  à  expliquer  des  figures;  celles-ci  n’ont  pas  été  copiées  dans  les  
 manuscrits qui  nous  restent,  et l’on doit peu les regretter si elles ressembloient h celles que l’on voit  
 encore dans  quelques manuscrits de Dioscoride. 
 Les  naturalistes du seizième  siècle employèrent des gravures en bois,  et  les figures de Rondelet,  
 de  Gessner et d’Aldrovande  ne  perdent  pas  tout  leur mérite  dans  la  grossièreté  de  cette méthode  
 de multiplication. 
 Les  gravures  en  taille-douce devinrent plus communes  dans  le dix-septième siècle,  et permirent  
 d’exprimer les plus petits  détails des objets  avec précision. Vers le commencement du dix-huitième  
 siècle,  les  gravures  enluminées  devinrent  nombreuses.  L a   Hollande,  et  ensuite  l’Allemagne  
 exercèrent  beaucoup  ce  genre  d’industrie,  et  les  ouvrages  publiés  alors  dans  ces  deux  pays  sont  
 encore  à présent très utiles  à  la science. 
 Cet usage  d’orner les  livres d’Histoire Naturelle de planches  en couleurs  est à  présent général; et  
 l’art de  faire ces planches est devenu si parfait, qu’il est difficile de  croire qu’il puisse jamais allerplus  
 loin,  quant à la vérité et la magnificence. 
 C’est  un  art particulier qui  doit différer  en plusieurs points de  la peinture ordinaire........................ 
 Mademoiselle de Courcelles a présenté, il y  a quelque temps,  à la Classe, l’Histoire des Taugaras,  
 des Manakins et des Todiers,  dont  le  texte  étoit  rédigé par M. Desmarest; elle  l’avoit  orné  de  très  
 belles planches,  faites d’après ses dessins, et coloriées par elle. 
 Les  planches de Pigeons  qu’elle  vient de soumettre  à votre examen nous  paroissent dignes  de  la  
 même  approbation. 
 Ce  genre  d’Oiseaux,  par  les  envois  des  naturalistes  voyageurs,  commence  à  devenir  riche  en  
 espèces  exotiques, dont  un  grand nombre  sont remarquables par  leur  grandeur  ou  l’éclat  de  leur  
 plumage, et dont nous  parviendrons peut-être à acclimater quelques  uns. 
 Ce  sont  ces diverses espèces  que mademoiselle  de Courcelles  se propose  de peindre, et l’Histoire  
 Naturelle ne peut en effet que gagner à voir fixer, par de belles gravures, tant de formes et de nuances  
 différentes. 
 La Classe,  qui  a vu les  figures que mademoiselle de Courcelles  a mises sous nos yeux, a pu juger  
 par elle-même de leur mérite sous le rapport de l’art. 
 Vos commissaires  les  ont  comparées  aux originaux  déposés  au Muséum d’Histoire Naturelle  et  
 peuvent  vous  garantir  quelles  ne  laissent  rien  à désirer sous  le  rapport  de  la  ressemblance  et  des  
 caractères distinctifs. 
 Ils n’hésitent donc point à vous proposer de  leur accorder votre  approbation. 
 Fait au Palais impérial des Beaux-Arts,  le  i 5 juin  1807. 
 Signe L A  C É P È D L ,   C U V IE R , Rapporteurs. 
 La Classe  approuve  le Rapport, et en adopte  les  conclusions. 
 Certifié conforme à  l'original,  le Secrétaire perpétuel,  C u v ie r .