à peu près quinze pouces} le bec a treize lignes, et le tarse en a douze. Les
teintes dominantes qui décorent cet oiseau sont le bleu couleur de plomb plus
ou moins foncé, et le rouge vineux} cette dernière couleur se trouve répandue
sur le front, sur le haut du dos et sur toutes les parties inférieures} elle est
d’une teinte plus claire sur le cou et sur la poitrine} les plumes de cette partie
ont du noir sur leur centre, et paroissent maillées. Le haut de la tête, demême
que l’occiput, est d’un gris-bleuâtre} sur les petites et sur les moyennes couvertures
des ailes, se dessinent plusieurs taches blanches de forme arrondie;
d’autres de la même couleur, mais de forme triangulaire, sont semées sur le
ventre: une partie du tarse est couverte de plumes, le reste est nu, d’un
jaune clair} les doigts et les ongles sont de cette Couleur : le bec est jaune
foncé, mais la peau molle qui recouvre les narines est orangée} les yeux sont
d’un brun orangé.
Le Ramron est connu, dans la colonie du Cap de Bonne-Espérance, sous
le nom de (Olyf-Duif), ce qui signifie Pigeon d’Olivier-, cet oiseau fait sa
nourriture principale d’une espèce de fruit semblable à l’olive.
On sera sans doute étonné de me voir décrire les moeurs de quelques
Pigeons africains avant mon ami Le Vaillant, qui publie l’Histoire des oiseaux
découverts par lui dans cette partie du monde : il m’est bien agréable de faire
connoître ici l’aménité de caractère de ce naturaliste, qui n’a d'autres torts
envers la foule dé ceux qui tâchent à lui nuire dans leurs écrits, que de
posséder des talents bien supérieurs à ceux-ci en étude de la nature : tandis
que ces calomniateurs, sans doute jaloux de ne pouvoir joindre ce talent à
leur âpre étude de cabinet, condamnent sans réserve cette partie, à la vérité
un peu négligée dans les ouvrages de M. Le Vaillanl-,son ornithologie d Afrique
sera nonobstant, en dépit de tous les détracteurs, une source où les soi-disant
naturalistes, qui ne connoissent la nature que par les livres, seront obligés de
venir compiler la partie de cette science qui leur est le plus souvent étrangère.
J’ai dit, dans l’introduction de cet ouvrage, que mon ami Le Vaillant m’avoit
fait part de toutes ses notes sur les Pigeons et les Gallinacés africains, que je
lui devoisdes observations intéressantes sur ces oiseaux, qui, n'ayant encore été
décrits par aucun auteur, se seroient trouvés simplement figurés dans cette
monographie, d’après des individus de ces espèces déposés dans mon cabinet,
sans autres indications de moeurs ou d’habitudes.
Le public, en joignant sa reconnoissance à la mienne, ne rendra quun
hommage bien mérité à un désintéressement si rare.
Le Ramron mâle fait partie de mon cabinet.